Pour prendre le pouls de la première ville du Japon, il ne faut pas manquer d’emprunter la ligne Yamanote.
Mamonaku, yonbansen ni densha ga mairimasu. Gochûi kudasai.” (Dans un instant, le train va entrer en gare voie 4. Veuillez vous éloigner de la bordure du quai). Cette annonce, les voyageurs qui attendent sur ce quai l’entendront toutes les 2 minutes 30 aux heures de pointe et toutes les 4 minutes le reste de la journée. Bienvenue à la gare de Tôkyô sur l’un des deux quais réservés à la ligne Yamanote, la ceinture ferroviaire de la capitale japonaise, dont les trains sont reconnaissables à leur couleur verte. A l’instar du boulevard périphérique parisien (35, 04 km), les 34,5 kilomètres de cette ligne constituent le meilleur moyen de “pénétrer” dans la capitale. Les deux ceintures de circulation comptent à peu près le même nombre de points d’accès (34 portes à Paris contre 30 gares à Tôkyô). Ce sont les seuls éléments qu’elles ont en commun, car elles illustrent chacune à leur manière l’approche radicalement différente qui a accompagné le développement des transports urbains en France et au Japon. Dans la première ville de France, on a tout misé sur la voiture comme en témoignent les bouchons dont font quotidiennement état les stations de radio, sauf pendant la période de confinement liée au coronavirus. Dans la principale cité japonaise, le réseau ferré est au cœur du dispositif. La ligne Yamanote avec la ligne Chûô (voir Zoom Japon n°96, décembre 2019), qui coupe la capitale dans sa largeur, en sont les meilleurs exemples. Voilà pourquoi, chaque matin, les chaînes de télévision diffusent toutes les 30 minutes un état du trafic ferroviaire, signalant les retards ou les incidents quand ils se produisent.