Au printemps prochain, ouvrira en Seine-et-Marne un “éco-village” japonais des plus prometteurs.
Depuis quelques années, la compréhension de la cuisine japonaise et l’accès aux ingrédients typiques se sont grandement développés. On trouve de plus en plus de produits japonais de bonne qualité en France. Des Japonais et même des Français se mettent à produire sur le sol français légumes, tofu, saké, kôji ou encore katsuobushi.
Un nouveau projet prometteur vient de rejoindre le mouvement : Mura, un “éco-village” qui ouvrira au printemps prochain à Laval-en-Brie. Il a été conçu par quatre japonaises : Shôji Anna, maraîchère de légumes japonais, Maruyama Maki, responsable de la boutique et salon de thé Jugetsudô Paris, Kobayashi Hiromi, guide touristique et Yoshimura Terumi, consultante en cuisine japonaise. Anna était interprète en Algérie avant de se plonger dans l’agriculture, mais déjà à l’époque, elle rêvait d’avoir un lieu qui permettrait des échanges entre les maraîchers japonais et français. Quant à Maki, elle cherchait à monter un lieu pour transmettre la culture japonaise. Ainsi elles ont fondé une association et ont trouvé une ancienne ferme entourée de forêts.
Anna s’occupe du potager où elle plante en ce moment des edamame, shiso et autres maïs japonais, tandis que la grande ferme qui comporte de nombreuses pièces est en train d’être rénovée pour accueillir des visiteurs sur plusieurs jours. Les deux femmes ont également prévu de planter des herbes de montagnes japonaises et des champignons shiitake afin d’organiser des promenades pendant lesquelles les visiteurs pourront faire des cueillettes et apprendre à cuisiner avec leur récolte. Jamais à court d’idées pour leur futur lieu, Maki souhaite aussi animer des ateliers de dégustation de thés japonais et des cérémonies de thé en plein air. Avec dans un futur proche l’ambition de planter ses propres arbres à thé. Pour financer les travaux, elles ont opté pour le financement participatif, et ont eu la bonne surprise de recevoir de nombreux messages de Français qui proposaient de les aider bénévolement. Charpentier, ingénieur informatique, photographe… Ces amateurs de la culture japonaise sont prêts à apporter chacun leur connaissance pour qu’un tel projet voit le jour.
Anna et Maki sont optimistes sur le fait que leur “Mura” (village en japonais) soit bien accueilli. “Je pense que la pandémie, au lieu de ralentir la réalisation du projet, a renforcé nos convictions. Pour Maki qui est parisienne, l’envie d’être entourée par la nature était forte et dans l’impossibilité de se rendre au Japon, créer un lieu pour transmettre la culture culinaire, l’artisanat japonais et nos savoirs-faire avait beaucoup de sens”, explique Anna, “D’ailleurs, le terme japonais “shinrinyoku”, littéralement “bains de forêt”, est utilisé en Europe tel quel. Il doit y avoir a pas mal de Français aujourd’hui qui habitent dans des grandes villes et qui sont assoiffés de contact avec la nature. Je suis sûre qu’ils aimeraient passer un moment apaisant tout en apprenant des choses sur la culture japonaise.”
Sekiguchi Ryôko