Katsushika a inspiré de nombreux auteurs de manga parmi lesquels les célèbres Akimoto Osamu et Takahashi Yôichi.
A bien des égards, Katsushika a un lien étroit avec la culture pop. L’influence des mangas et des films d’animation sur la population locale est si puissante que de nombreux garçons ayant grandi dans les années 1960 y ont admiré une cheminée qui ressemblait à Tetsujin 28-gô, le robot géant créé par le mangaka Yokoyama Mitsuteru. Lorsque la cheminée a récemment été démolie, la nouvelle a choqué et attristé ces habitants, maintenant âgés d’une soixantaine d’années.
Bien entendu, Tora-san est l’icône de la culture pop la plus connue de Katsushika (voir pp. 6-7) et de nombreux fans venus de tout le Japon se rendent encore à Shibamata pour lui rendre hommage. Cependant, à part Tora-san, Katsushika n’est pas exactement considéré comme un endroit très attractif. A l’exception de certaines périodes de l’année comme, par exemple, à la saison des iris ou dans les endroits particulièrement animés comme le quartier des bars à Tateishi, la plupart des personnes qu’on croise à Koiwa, Kanamachi ou Horikiri sont des résidents.
De temps en temps, pourtant, il arrive qu’un événement ou un nouveau personnage vienne donner un nouvel éclairage à un endroit par ailleurs banal. C’est exactement ce qui s’est passé lorsque le mangaka Akimoto Osamu a créé la série comique Kochira Katsushika-ku Kameari Kôen Mae Hasshutsujo, KochiKame pour les amateurs, [le commissariat de police situé en face du parc Kameari, dans le quartier de Katsushika].
Publiée pour la première fois dans le magazine Shônen Jump en 1976, cette série a transformé le quartier de Kameari en un seichi junrei (lieu de pèlerinage) pour de nombreux fans de mangas et d’animation. Le manga s’est prolongé jusqu’en septembre 2016 et ses 1 960 chapitres ont été rassemblés en 200 volumes, ce qui en fait le manga avec le plus grand nombre de volumes. En 2014, la série a dépassé les 157 millions d’exemplaires, faisant de KochiKame l’un des mangas les plus vendus de l’histoire. Son personnage principal Ryôtsu Kankichi (en abrégé Ryô-san), est un policier désespérément paresseux possédant des pouvoirs surhumains, avide d’argent et passionné de jeux vidéo et de construction de maquettes. L’histoire met en scène une foule d’autres personnages bizarres, dont un beau policier et une belle jeune policière, issus de familles riches et, curieusement, vêtus de vêtements griffés.
Akimoto Osamu a créé KochiKame en hommage à la classe ouvrière et aux quartiers du vieux Tôkyô. La plupart des épisodes s’ouvrent sur une pleine page représentant une scène de rue de shitamachi. Le cadre original de l’histoire est l’arrondissement de Katsushika, en particulier Kameari où l’auteur est né, tel qu’il se présentait il y a 30 ou 40 ans, avec l’atmosphère typique, la chaleur humaine et le sentiment de communauté qui régnaient alors. D’autre part, puisque Ryô-san adore les gadgets, la série s’est enrichie progressivement des dernières tendances technologiques comme les jeux vidéo, les ordinateurs et les téléphones portables.
Les fans de KochiKame se rendent principalement à Kameari en quête des 14 statues de bronze liées au manga disséminées autour de la gare. La première a été placée du côté nord en 2006 pour célébrer le 30e anniversaire de la série. A proximité, se trouve le commissariat de police dont s’est inspiré l’auteur. Il est assez vieux et délabré, mais les fans se sont opposés à plusieurs reprises à la construction d’un nouveau bâtiment. Les beaux bâtiments anciens sont souvent détruits au Japon, mais l’influence des fans de manga et d’animation semble être plus forte que celle des défenseurs du patrimoine architectural. La plupart des statues se trouvent sur le côté sud de la gare, ainsi qu’un parc de jeux KochiKame situé dans le centre commercial Ario.
Si vous vous éloignez suffisamment de la gare, vous pourrez tomber sur un autre élément de l’histoire de la culture pop : un monument consacré à Mito Kômon. Son véritable nom est Tokugawa Mitsukuni, un seigneur féodal du domaine de Mito qui a vécu au XVIIe siècle. Cependant, il est surtout connu au Japon pour les téléfilms qui racontent ses voyages à travers le Japon pour redresser les torts. La série a été diffusée à la télévision aux heures de grande écoute de 1969 à 2011 (ce qui en fait la plus longue série de l’histoire de la télévision japonaise) et ses rediffusions sont toujours très populaires.