Les éditions Delcourt-Tonkam publie un remarquable essai sur celui qui régna sur le Japon pendant 64 ans.
Dans quelques jours, le 22 octobre, les caméras du monde entier retransmettront la cérémonie d’intronisation du nouvel empereur du Japon : Naruhito. Celui-ci a déjà pris la succession de son père qui a abdiqué en sa faveur au printemps dernier (voir Zoom Japon n°87, février 2019). Ce sera l’occasion pour de nombreux commentateurs de refaire l’histoire de la famille impériale et il y a fort à parier que la plupart d’entre eux s’arrêteront longuement sur Hirohito, son grand-père, que l’on connaît désormais sous le nom de son règne : Shôwa.
Si l’on passera beaucoup de temps à évoquer ce souverain décédé il y a 30 ans, c’est que l’histoire de son règne commencé en 1925 n’a pas fini de faire couler beaucoup d’encre dans la mesure où il a été témoin de la période la plus sombre, à savoir la Seconde Guerre mondiale, mais aussi de celle la plus brillante liée à la réussite économique sans précédent du pays. Même s’il a disparu depuis trois décennies, il reste de nombreuses zones d’ombre notamment autour de sa responsabilité dans l’engagement du Japon dans la guerre. Celui qui fut le dernier empereur-dieu de l’Archipel et qui en fut également le premier empereur-symbole, selon les termes de la Constitution de 1947, est donc un personnage clé de l’histoire contemporaine japonaise, mais aussi mondiale.
Au Japon, de nombreux ouvrages lui ont été et lui sont encore consacrés chaque année. La presse continue à révéler peu à peu de nouveaux documents, permettant de mieux saisir la personnalité sans doute complexe et de comprendre les difficultés rencontrées par l’empereur dans l’exercice de ses fonctions. C’est ainsi que l’on a appris au cours de l’été que Hirohito, très touché par les conséquences de la guerre, avait souhaité exprimer ses remords au début des années 1950, mais il avait dû renoncer sous la pression du gouvernement. Un poids qui l’a accompagné tout le reste de son existence.