Je rêvais d’habiter dans une maison semblable à celle des Parisiens que j’avais vue dans des revues de décoration japonaises. Un mur peint en vert, habillé par plusieurs cadres de photos, affiches ou peintures. Désorganisés mais harmonieux. En venant en France, je pensais que j’habiterais naturellement dans ce genre d’espace. Mais non ! En douze déménagements, pas de mur vert et, avec un peu de chance, j’ai eu le droit à des murs blancs, mais pas toujours. Cette dernière décennie, j’ai vécu dans un appartement couvert de papier peint rose et bleu clair, avec des motifs d’animaux se cachant entre des cocotiers. Je n’ai touché à rien, par principe, afin de récupérer ma caution. Pourtant, j’ai récemment appris qu’”on peut même négocier avec l’agence pour lui facturer les travaux réalisés dans la mesure où tu rends plus joli cet appartement et l’agence pourra le louer plus cher après toi”. Les Français sont forts lorsqu’ils doivent se défendre ! Donc, c’est fini la jungle pastel et les carrelages blancs de la salle de bain qui ressemblent à une morgue ! Je vais devenir amie avec les magasins de bricolage ! Pourtant, on ne s’entend pas toujours. Je ne peux pas y aller en semaine à cause de mon travail, et le dimanche la plupart sont fermés à Paris. Pourquoi ferment-ils le jour où ils peuvent avoir plus de visites ? “Parce que c’est un jour de repos”, m’ont dit mes amis. Mais le bricolage peut être un repos pour moi. “Ecoute, de toute façon, il est interdit de bricoler le dimanche”. Pour quelle raison ? C’est catholique ? “A cause du bruit. Tu ne peux même pas tondre le gazon dans certaines communes”. Alors, quand peut-on s’adonner au bricolage chez soi ?
D’accord, il est temps pour moi d’oublier le terme japonais pour bricoleur qui se traduit littéralement par “charpentier du dimanche”, mais de réfléchir à comment récupérer des heures et des minutes au travail pour avoir un jour “libre”, ou à combien je vais devoir payer un avocat pour installer une étagère murale un dimanche après-midi, à la française !