La journaliste défend avec force la bière comme accompagnement adapté à de nombreux plats. / Eric Rechsteiner pour Zoom Japon Auteur d’un ouvrage de référence sur le sujet, la journaliste Noda Ikuko évoque la relation entre bière et nourriture. En 2018, Noda Ikuko, journaliste spécialisée dans la bière, a utilisé ses vastes connaissances sur la bière et la nourriture pour publier un livre amusant et informatif intitulé Bîru no pearingu ga yoku wakaru hon [L’art de bien accompagner la bière, inédit en français, éd. Shinko Music Entertainment Co.]. Elle a eu la gentillesse de partager avec Zoom Japon certains des secrets qui permettent de mieux apprécier la bière et la nourriture. Pourquoi avez-vous décidé d’écrire ce livre ?Noda Ikuko : Un jour, lors d’une dégustation, je suis tombée sur une association apparemment impossible : une bière à la framboise (Kirin Jazzbery) et du shutô, c’est-à-dire de la bonite marinée. Ce dernier produit est la quintessence de la nourriture japonaise, et possède une odeur forte et piquante. Il se marie très bien avec le saké, mais une bière artisanale à la framboise… J’étais très sceptique, alors vous pouvez imaginer mon choc lorsque j’ai essayé ces deux aliments ensemble et qu’ils se sont révélés être une combinaison fantastique. A l’époque, j’avais déjà travaillé sur quelques projets de livres sur la bière, à la fois comme écrivain et comme éditeur, et je m’intéressais de plus en plus à ce sujet particulier. Cette dégustation de Kirin Jazzbery / shutô a été décisive. J’ai alors décidé de consacrer un livre entier à ce thème. Il faut certainement pas mal d’imagination pour associer de la bière à la framboise et de la bonite marinée.N. I. : C’est ce que j’ai également pensé. Toutefois, l’aigreur et l’arôme fruité de la Jazzbery aident à atténuer la forte odeur de poisson du shutô. Le résultat final de cette étrange combinaison est quelque chose qui, à certains égards, est complètement différent ; un goût nouveau qui est plus que la somme des deux. Lorsque la plupart des gens envisagent de combiner des aliments, en général, ils pensent immédiatement au vin ou au saké. Dans votre ouvrage, vous montrez très bien que la bière se marie parfaitement avec de nombreux plats et qu’elle offre de belles combinaisons.N. I. : On peut même dire qu’elle est meilleure que le vin et le saké. La bière vaut bien plus qu’une pizza. En fait, elle possède une gamme plus large et est bien plus agréable que le vin pour accompagner de nombreux plats. Comment l’expliquez-vous ?N. I. : Quand on y songe, le saké est fait avec du riz et de la levure ; le vin n’est fait que de raisins et de levure. Cependant, pour la fabrication de la bière, vous pouvez utiliser une grande variété d’ingrédients. Outre ses trois éléments de base – le malt, le houblon et la levure – les brasseurs peuvent y ajouter des éléments aussi variés que des herbes, des épices, des fruits, du miel ou du sirop d’érable. Il existe une liberté dans la fabrication de la bière que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Chaque ingrédient ajouté donne une bière d’une saveur très différente qui, à son tour, augmente le nombre de combinaisons possibles entre la bière et la nourriture.De plus, la bière possède une autre caractéristique importante qui la distingue du vin et du saké : un niveau faible d’alcool par volume (ABV), c’est-à-dire le pourcentage...