
Shiga, région façonnée par l’eau, révèle un monde où spiritualité, nature et vie locale tissent un récit apaisant. Laissez-vous surprendre.
Shiga, préfecture paisible à l’est de Kyôto, est bercée par les eaux du plus grand lac du Japon, le lac Biwa ou Biwako, vaste étendue aux dimensions impressionnantes (6 fois supérieures à la superficie de Paris). Ce territoire offre une immersion rare dans un mode de vie façonné par l’eau : ses nombreux temples et sanctuaires, souvent dédiés aux divinités aquatiques, se dressent en bord de rive, parfois même au cœur du lac. La proximité de l’ancienne capitale impériale et le développement historique du commerce fluvial ont également laissé leur empreinte sur la région.
Pour explorer cet univers où l’eau est reine, vous pouvez y passer une simple journée ou de longues vacances. Voici 3 escales incontournables au fil de ses trésors.

Accès
3 grandes voies permettent d’accéder en train à Shiga.
Depuis l’est (Tôkyô, Nagoya), les trains Hikari ou Kodama de la ligne Tôkaidô Shinkansen vous conduisent à Maibara, une gare avant Kyôto.
Depuis Kyôto, Ôtsu est accessible en 9 minutes via une ligne locale.
Depuis le Hokuriku, un changement à Tsuruga (terminus du Hokuriku Shinkansen) permet de rejoindre la préfecture de Shiga. Le lac Biwa est tout proche en descendant à Ômi-Shiotsu.
D’Ôtsu à Ômihachiman
Ôtsu, chef-lieu de Shiga, abrite des temples remarquables, dont Ishiyama-dera, perché sur un promontoire de roche silicatée surplombant la rivière Seta, seul émissaire du lac. Le lieu est associé à la croyance bouddhique en la force purificatrice de l’eau. Il est également connu comme l’endroit où Murasaki Shikibu aurait rédigé Le Dit du Genji, souvent considéré comme le premier roman de l’Histoire. Quant au temple Mii-dera, célèbre pour ses cerisiers en fleurs, il veille sur le lac Biwa depuis plus de 1 200 ans, depuis les pentes du mont Nagara. Ce haut lieu spirituel a longtemps a longtemps rythmé le quotidien des habitants.
Pour le déjeuner, cap sur Ômihachiman, ancienne ville marchande qui connut son essor dès le XVe siècle grâce aux voies navigables du lac. Ses berges, bordées de murs de pierre et de façades blanches, évoquent un Japon d’antan. On y savoure les spécialités locales, du wagyû d’Ômi aux plats fermentés. Son ancien réseau de canaux, autrefois au cœur de la vie commerçante et domestique, est aujourd’hui un site pittoresque surnommé « la Venise japonaise ».

@ Biwako Visitors Bureau
Du château de Hikone à l’île de Chikubu
Au nord-est du lac Biwa, vous explorez Hikone, ancienne cité stratégique à la croisée des routes terrestres et lacustres. Son château, construit en 1620, fait partie des cinq châteaux japonais dont le donjon d’origine est classé trésor national. Dominant le lac et adossé aux montagnes, il combine emplacement stratégique et raffinement architectural : murs de plâtre blanc, toits courbés, proportions élégantes. À ses pieds, le jardin Genkyô-en, conçu pour la promenade autour d’un étang, vous invite à une pause contemplative au cœur du paysage.
L’après-midi, rendez-vous au port de Hikone ou de Nagahama pour embarquer en croisière vers l’île de Chikubu. Sur cette île discrète, 3 joyaux religieux se détachent dans un cadre naturel saisissant : le sanctuaire Tsukubusuma, classé trésor national, et le temple Hôgon-ji, l’un des 3 principaux sanctuaires dédiés à la déesse Benzaiten. Accroché à flanc de rocher, le Ryûjin Haisho, lieu de prière du sanctuaire dédié au dieu-dragon, offre une vue spectaculaire sur le lac Biwa.

@ Biwako Visitors Bureau
L’île de Chikubu, entre prières et légendes
Écrin foisonnant de patrimoines culturels, l’île de Chikubu est accessible en bateau depuis les ports de Nagahama (35 min), Hikone (40 min) ou Imazu (25 min). À l’arrivée, 165 marches de pierre appelées « l’escalier de la prière » mènent au pavillon principal du temple Hôgon-ji. D’une majesté presque démesurée pour cette île de seulement 2 kilomètres de circonférence, le temple aurait été fondé en 724 par l’empereur Shômu, à la suite d’une révélation de la déesse Amaterasu.
Dans la partie inférieure de l’île se trouvent le sanctuaire Tsukubusuma et le Ryûjin Haisho. Depuis ce dernier, pourquoi ne pas tenter l’expérience du kawarake-nage, un rituel consistant à lancer 2 petites assiettes (kawarake) en terre cuite – l’une portant votre nom, l’autre votre vœu – en direction d’un torii dressé au bord de l’eau. Si elles le traversent, le vœu se réalise.
– Les kawarake sont vendues sur place (400 yens, soit environ 2,50 € les deux).
– Des frais de traversée et d’entrée sur l’île sont également à prévoir.

@ Biwako Visitors Bureau

@ Biwako Visitors Bureau
Du sanctuaire Shirahige au village de Harie
Le symbole du Biwako, le grand portail torii dressé dans l’eau est dédié au Shirahige-jinja, le plus ancien sanctuaire de la région datant de plus de 2 000 ans. Comme son nom a pour signification « barbe blanche », le sanctuaire honore la divinité de la longévité, et aussi la protectrice des marins.
Plus loin se trouve le village unique de Harie. Ici perdure une culture qui intègre l’eau de source à la vie quotidienne. Devant chaque maison, un petit lavoir individuel canalise les eaux de fonte du mont Hira – un système appelé kabata. On y lave légumes et ustensiles sans recours à aucun produit chimique. Les carpes qui nagent dans ces bassins contribuent à l’équilibre écologique et témoignent de la pureté de l’eau. Ce mode de vie en harmonie avec la nature incarne, bien avant l’heure, ce que l’on appelle aujourd’hui un mode de vie durable.

@ Biwako Visitors Bureau
Séjourner autour du lac
Les vélos se louent facilement sur place. (Même un simple tour du lac à vélo nécessite déjà 2 jours.)
Plusieurs hébergements se trouvent autour du lac : des hôtels luxueux offrant un panorama sur l’eau, des établissements de style traditionnel ou encore de petites auberges chaleureuses.
Pour en savoir plus sur la région :
https://www.biwako-visitors.jp/