L’Agence pour les affaires culturelles joue un rôle clé dans la défense de la cuisine japonaise. Un de ses dirigeants témoigne. Depuis quelques jours, la cuisine japonaise (washoku) est inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité. Un succès dû en partie aux efforts de Shiokawa Tatsuhiro, directeur du Bureau de coopération internationale sur les biens culturels au sein de l’Agence pour les affaires culturelles. Pour quelles raisons le Japon a-t-il décidé de déposer une demande pour l’inscription de la cuisine japonaise au patrimoine immatériel de l’humanité ? Shiokawa Tatsuhiro : Le rapport des Japonais aux aliments présente de nombreuses caractéristiques. Tout d’abord, l’archipel s’étend du nord au sud à travers des régions très différentes d’un point de vue de la géographie et des traditions historiques. En conséquence, la cuisine japonaise connaît une grande diversité régionale qui s’appuie sur une large variété de produits de la mer, de légumes et de plantes comestibles. La cuisine japonaise est fondée sur la fraîcheur, le terroir et des produits de saison. Au printemps, on mangera des pousses de bambou alors qu’en automne, on privilégiera les châtaignes. Tous ces produits sont utilisés sans le recours d’assaisonnements inutiles afin de préserver leur goût et leur saveur naturels. Le principe du “respect de la nature” a été largement mis en avant dans votre candidature au patrimoine immatériel. Pourquoi ? S. T. : La cuisine japonaise promeut l’idée d’une utilisation durable des ressources naturelles. Par exemple, les techniques de conservation des aliments par le séchage ou le marinage permettent d’éviter le gaspillage des produits naturels et leur utilisation sur une longue durée. Ces différentes méthodes qui mettent en valeur les différents aliments s’expriment également dans l’expression “mottainai” qui signifie qu’il ne faut pas gaspiller. Elle est souvent utilisée dans la vie quotidienne et vise à bâtir une société durable. Muraoka Hatsushiro est connu au Cap sous le sobriquet affectueux de Papa-san. Après avoir dirigé Minato, il a voulu prendre sa retraite et retourner au Japon. Mais le métier le démangeait tellement qu’il est revenu en Afrique du Sud pour lancer Takumi. A 68 ans, il continue de régaler ses nombreux clients. 3 Park Road, Gardens,Cape Town La cuisine japonaise est également réputée pour son côté sain. S. T. : En effet, l’équilibre nutritionnel est un autre élément important. Les Japonais disposent d’une espérance de vie plutôt longue ...