Une véritable épée de Damoclès
En septembre 2007, le très sérieux magazine de vulgarisation scientifique Newton a publié un numéro spécial au titre prémonitoire “Séisme géant de magnitude 9” et au surtitre tout aussi évocateur “Une énergie 1000 fois supérieure au tremblement de terre de Kobe”. Dans l’introduction du dossier, on rappelait que le nombre de séismes enregistrés chaque jour dans l’archipel étaient d’environ 300, mais qu’ils étaient en réalité bien plus nombreux, car les sismographes n’étaient pas assez sensibles pour détecter tous les mouvements de la terre. Parmi tous ces tremblements de terre, il y en avait un par siècle qui dépassait tous les autres par sa puissance et ses effets dévastateurs. Le Japon n’était donc pas à l’abri d’un séisme géant de magnitude 9 et devait s’y préparer afin d’éviter le pire. Le 11 mars 2011, à 14h26, ce que le magazine avait imaginé s’est produit. Une terrible secousse de magnitude 9 suivie d’un tsunami meurtrier a dévasté la côte nord-est du Japon, semant la mort et la désolation. Cette région ne figurait pas parmi les zones que les auteurs du dossier avaient étudiées. Pour eux, c’est la région du Tôkai, au sud-ouest de Tokyo, et la côte nord-est de Hokkaidô qui étaient les plus exposées à un séisme géant. Cela prouve une nouvelle fois qu’il est très difficile de prévoir les tremblements de terre et leur localisation précise même si certaines régions sont plus propices à de telles catastrophes. Autre détail intéressant dans ce numéro de Newton, l’accent mis sur la sécurité nucléaire en cas de séisme. Ce n’est pas la centrale de Fukushima qui était étudiée, mais celle de Kashiwazaki-Kariwa, dans la préfecture de Niigata, qui avait été violemment secouée en juillet 2007 par un séisme de magnitude 6,8.
Odaira Namihei