Le musée Kawakita du cinéma a ouvert au printemps dernier. Il permet à la ville de renouer avec son passé cinématographique. Kamakura aime le cinéma. Située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Tokyo, la ville, qui fut la capitale du Japon à la fin du XIIe siècle, est plus connue pour son grand Bouddha et ses nombreux temples que pour ses liens avec le 7e art. Pourtant c’est sur le territoire de cette commune, à Ôfuna précisément, que de grands studios avaient été construits. Naruse, Ozu, Oshima, Shinoda ou encore Kinoshita y ont tourné un grand nombre de leurs films. C’est aussi à Kamakura que résidait notamment la famille Kawakita qui a joué un rôle essentiel dans la promotion du cinéma étranger dans l’archipel et dans la diffusion des films japonais à l’international. Kawakita Nagamasa et son épouse Kashiko ont ainsi permis à des millions de personnes de profiter de leur passion et ainsi avoir accès à des productions qu’elles n’auraient sans doute jamais pu voir. Tout a commencé en 1932 lorsque Kashiko est parvenue à convaincre son mari de distribuer au Japon le film allemand de Leontine Sagan, Mädchen in Uniform [Jeunes filles en uniforme, 1931], qui défendait l’émancipation féminine et cela s’est poursuivi tout au long de leur existence. Ils se sont aussi battus pour la reconnaissance du cinéma japonais...