Comment Ebihara Hiroko a-t-elle pu ouvrir la porte très fermée du monde des matagi ? Pour retracer son parcours, il faut remonter dix ans en arrière. Alors étudiante en peinture japonaise à Yamagata, à 40km au nord-est d’Oguni, elle travaillait beaucoup sur les animaux dans les zoos, mais “ils leur manquaient quelque chose, une sorte de vivacité, probablement la force de la nature propre aux animaux sauvages”. Un jour, son professeur, spécialiste de la culture des matagi, par le plus grand des hasards, lui a demandé si elle accepterait accompagner une équipe de chasseurs. “Pour moi, c’était d’abord une occasion pour observer les animaux à l’état naturel”, se rappelle-t-elle. Elle a tout de suite accepté, sans savoir que, dix ans plus tard, elle sillonnerait les montagnes avec ces chasseurs traditionnels. Une fois sur place, elle a été impressionnée par leurs connaissances minutieuses des montagnes et de la faune. Un bon matagi, explique Saitô Shigemi, doit apprendre “à connaître parfaitement l’environnement dans lequel il évolue.” Lui qui arpente les montagnes avec son fusil depuis son enfance connaît par cœur où se trouvent les sources d’eau, les endroits dangereux lorsque l’hiver arrive, comment...