A une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Takamatsu, la ville de Kotohira possède de nombreux trésors à visiter. Shikoku est une des régions les plus attachantes de l’archipel. Beaucoup de touristes étrangers s’y rendent sans le savoir lorsqu’ils visitent les petites îles de la Mer intérieure, Naoshima ou encore Teshima transformées progressivement en zone de promotion de l’art contemporain. C’est en grande partie grâce à ces lieux que la fréquentation touristique à Shikoku se développe bien. Mais les autorités locales aimeraient qu’on s’intéresse à ses autres points forts. Disposant d’une incroyable diversité de paysages, d’une solide gastronomie et d’un héritage culturel et religieux de premier plan, la région mérite en effet qu’on y attache plus d’importance. Principal point d’entrée, la ville de Takamatsu est accessible par le train au départ de Tôkyô ou d’Ôsaka. Les plus pressés peuvent emprunter le shinkansen jusqu’à Okayama où ils changeront pour le Marine Liner qui les mènera directement jusqu’à la principale cité de la préfecture de Kagawa. Pour ceux qui s’y rendent en partant de Tôkyô, il existe le Sunrise Express Seto, un train de nuit dont le design et le confort valent le détour. Il circule tous les jours avec un départ qui s’effectue à 22h en gare de Tôkyô et une arrivée à 7h27 à la gare JR deTakamatsu. A une centaine de mètres de cette dernière, les vestiges du château côtoient une autre gare qui dépend d’une petite société de transports connue sous le nom de Kotoden. Créée au début du siècle dernier, elle exploite trois petites lignes dont la plus célèbre conduit les voyageurs jusqu’à Kotohira, cité de 10 000 âmes, que tous les Japonais connaissent parce qu’elle abrite Konpira-san, sanctuaire implanté au sommet d’une colline abrupte. Les 47 minutes de trajet qui séparent Takamatsu de ce haut lieu du shintoïsme s’effectuent la plupart du temps à bord de trains quelconques. Il arrive cependant que ce court voyage prenne un tour totalement inattendu quand la compagnie de chemins de fer sort de ses garages les rames qui ont marqué sa longue histoire. Une fois par mois, elle fait circuler ses trésors du milieu des années 1920 pour le plus grand plaisir des amateurs de trains, mais aussi pour ceux qui veulent tout simplement se plonger dans une autre époque lorsque les Japonais commençaient à découvrir les joies du tourisme. Destination de premier choix, Kotohira possède le charme de ces petites bourgades tranquilles qui regorgent cependant de nombreux lieux à découvrir. La principale attraction est le sanctuaire érigé au sommet du mont Zôzu que l’on atteint après avoir gravi quelque 786 marches. Mais comme le chiffre 786 peut se lire en japonais nayamu comme le verbe qui signifie “être tourmenté”, on a mis en place une marche descendante qui ramène en définitive à 785 le nombre de marches à franchir. Un point important dans la mesure où Konpira-san a, avant tout, pour vocation de soulager et d’apporter le bonheur à ceux qui viennent y prier. Tout au long de l’ascension, des panneaux rappellent notamment que l’on vit plus longtemps si l’on a le sourire aux lèvres. Difficile de ne pas être d’humeur joviale lorsqu’on entreprend la montée vers Konpira-san. C’est la partie la plus facile du chemin. De chaque côté, des boutiques et des restaurants proposent les spécialités locales. Sur le pas de porte du restaurant Toraya Soba, une vieille dame s’adresse aux passants et les invite à franchir le seuil pour découvrir son établissement qui servit de décor à l’un des films de la série Otoko wa tsurai yo (C’est dur d’être un homme) réalisée par Yamada Yôji. Toujours vêtue d’un long chemisier mauve, avec son air bonhomme, elle donne le ton de ce que sera le trajet vers le sommet. Elle incarne parfaitement la chaleur de l’accueil dont la population locale sait faire preuve avec ceux qui s’y rendent. Même si le sanctuaire peut se visiter à n’importe quel moment de l’année, le printemps, en particulier au moment de la floraison des cerisiers, est...