Véritable phénomène de société, la colocation est très en vogue, notamment depuis le 11 mars 2011. Les modes de vie sont restés relativement stables au Japon au cours des décennies précédentes, notamment pour les jeunes qui avaient l'habitude de rester chez leurs parents jusqu'à l'âge de 30 ans ou d'aller s'installer dans un minuscule appartement lorsqu'ils entraient à l'université ou trouvaient leur premier emploi. Il y a une chose que les Japonais ont évité pendant des années, c'est la colocation. Alors qu'en Occident, la pratique de partager un appartement est assez courante parmi des amis ou des gens qui ne se connaissent pas comme l'ont mis en valeur la série Friends ou le film de Klapisch L’Auberge espagnole, au Japon, les gens étaient plutôt réticents à l'idée de partager un espace de vie avec des personnes dont ils ne sont pas les familiers. Depuis quelque temps, les choses évoluent sur ce plan au point que la colocation est devenue la tendance dans le secteur de l'immobilier. Ce qu'on appelle au Japon share houses ou encore social apartment sont devenus si populaires que le phénomène a inspiré des cinéastes ou des séries comme Share house no koibito [Les colocs amoureux]. D'ailleurs, selon une étude menée par les professionnels de l'immobilier, le nombre de share houses au Japon a été multiplié par 26 au cours des huit dernières années et la plupart d'entre elles se situent à Tôkyô ou dans les grands centres urbains. Les agences spécialisées dans ce genre de produits immobiliers se multiplient. Un exemple typique de colocation est une maison d'un ou deux étages où plusieurs personnes qui ne se connaissent pas vivent sous le même toit. Elles disposent chacune d'une pièce et partagent avec les autres habitants les espaces communs (cuisine, salon et salle de bain). Les lieux concernés vont de la maison avec 4 ou 5 pièces d'une surface de 60 à 100 mètres carrés au petit immeuble qui peut accueillir plus d'une centaine de personnes. Le système n'est pas tout à fait nouveau dans l'archipel puisqu'il existait, depuis de nombreuses années, ce qu'on appelait les guesthouses dont le fonctionnement était à peu près identique. Mais la réputation des guesthouses n'était pas très bonne. Du fait de leur bas prix, elles avaient tendance à accueillir un nombre élevé d'étrangers...