Installés dans la cité malouine depuis 2008, Naoko et François proposent une cuisine inventive et raffinée.
Les Malouins ont bien de la chance. Non seulement, ils vivent dans une magnifique cité, mais ils ont aussi la possibilité de pouvoir manger japonais à la japonaise, c’est-à-dire de profiter d’une cuisine qui réveille tous les sens. Ils ont de la chance, car le couple franco-japonais qui tient le Tanpopo (Fleur de pissenlit) est tombé sous le charme de Saint-Malo et il le lui rend bien, en partageant sa passion pour le travail bien fait et son envie de former les palais malouins à une “cuisine japonaise traditionnelle et créative”. Pour en arriver là, Kuriyama Naoko, maître de la cuisine, et son compagnon François Evangelisti ont dû cravacher. Formée à l’école Tsuji à Osaka, l’une des plus réputées de l’Archipel, Naoko aurait pu tranquillement rester à Aix-en-Provence où elle a travaillé pendant deux ans et demi. Mais elle voulait créer en profitant de sa formation. François a, quant à lui, pas mal bourlingué et aussi compris que le talent de Naoko ne pouvait pas être gâché à satisfaire la demande de sushi. “Nous aurions pu aller dans le sud-ouest d’où je suis originaire”, confie François, mais il a préféré remonter vers le nord, vers la Bretagne. “Les Bretons sont plus proches de la mentalité japonaise”, ajoute Naoko tout sourire. Après avoir hésité entre Saint-Brieuc et Saint-Malo, le couple a posé ses valises dans la cité corsaire et ouvert, le 16 avril 2008, Tanpopo. Pour les cinéphiles, cela évoque le film éponyme d’Itami Jûzô qui raconte les efforts d’une restauratrice pour faire les meilleurs râmen (nouilles). A Saint-Malo, le seul point commun avec le long métrage, c’est “la démarche vers la perfection”, explique François. “Nous avons choisi ce nom en raison de sa sonorité et parce qu’il était facile à retenir”. Mais pour que les gens aient envie de garder ce nom en tête, il faut leur servir une bonne cuisine. Pas de doute, le couple a également atteint son objectif sur ce plan-là. Travaillant avec des produits locaux, Naoko et François ont imaginé éduquer la clientèle au goût japonais. “C’est très important. Nous prévenons nos clients qu’un repas chez nous dure entre 2 et 3 heures”, rappelle François, tandis qu’il déballe un sac rempli de wakame fraîchement récolté par un producteur des environs. “C’est une chance d’avoir des algues fraîches de cette qualité”, renchérit Naoko qui réfléchit déjà ce qu’elle en fera en cuisine. Elle conçoit son menu (18 € le midi, 35 € le soir) telle une poétesse qui compose des haiku. Elle rend compte de la saison et offre à celle ou celui qui le découvre un moment de plaisir intense. Chapeau l’artiste !
Gabriel Bernard
Pratique pour s’y rendre :
5, place de la Poissonnerie 35400 Saint-Malo Tél. 02 99 40 87 53 – Fermé lundi.
www.tanpopo-stmalo.fr