Dans quel cadre êtes-vous partie au Japon ?
Claire de Boursetty : Après un premier séjour d’un an au Japon juste après mon baccalauréat, je me suis inscrite à la faculté de droit de Lyon III pour deux raisons : c’était l’une des rares facultés à proposer un programme d’échanges avec le Japon et la région Rhône-Alpes offrait à ses étudiants des bourses pour financer leur séjour à l’étranger.
Comment s’est déroulée la sélection ?
C. de B. : La sélection des candidats se faisait en cours de licence sur dossier et sur entretien dans la langue du pays d’accueil. Mon entretien a donc eu lieu en japonais et son but essentiel était de vérifier mon niveau de japonais et mes motivations. J’ai finalement été sélectionnée pour participer au programme d’échange de l’université de Hôsei à Tokyo.
En quoi consistait-il ?
C. de B. : Ce programme permettait à une trentaine d’étudiants de pays très différents de venir suivre une année complète de cours. Nous étions une douzaine de filles et nos conditions d’accueil étaient idéales. Nous étions en effet logées juste à côté de l’université en plein cœur de Tokyo, à Ichigaya au dernier étage d’une petite résidence gérée par l’Université et dont les loyers étaient extrêmement modérés. Cela coûtait 80 000 yens [705 euros] pour une grande chambre meublée, eau, électricité, gaz et ménage compris.
Le programme nous permettait de suivre des cours de japonais et un choix de cours en anglais dans des matières variées : droit, économie, sociologie ou encore gestion. Nous pouvions aussi nous inscrire à des cours en japonais correspondant à notre spécialité. Les cours étaient très vivants et les professeurs faisaient souvent tout pour les rendre intéressants : présentations, débats, visites d’entreprises ou d’institutions officielles, etc.
Comment s’est passée votre vie sur place ?
C. de B. : Il était aussi possible de rentrer dans un des nombreux bukatsu soit un des clubs d’étudiants auquel il est, à mon sens, indispensable de participer pour apprécier la vie des étudiants japonais et se faire de bons amis. Pour ma part, j’étais dans un club peu typique puisque j’ai intégré le club de salsa ! D’autres étudiants étrangers étaient dans des clubs de musique, de dessins, de tennis, de kendo, etc.
Vous aviez d’autres activités ?
C. de B. : A côté de la faculté, après obtention d’une autorisation auprès du bureau de l’immigration, il était possible d’avoir un baito soit un petit boulot. Ces boulots sont assez faciles à trouver et permettent d’arrondir les fins de mois tout en découvrant là encore une des facettes typiques de la vie des étudiants japonais. Je travaillais dans un pub à Meguro, d’autres travaillaient dans des supermarchés, dans des salons de thé ou donnaient des cours de langue.
Propos recueillis par Gabriel Bernard