Du 14 au 16 juin, la Maison de la culture du Japon à Paris accueille l’un des humoristes les plus en vue de l’archipel.
Kobayashi Kentarô, un nom qui ne dit pas grand chose au public français. Au Japon, cet humoriste de 39 ans qui en fait 20 est une star. Depuis plus quinze ans, il fait rire des millions de personnes. Il se distingue par sa capacité à changer de voix, sa technique de mime et ses tours de magie. Il est sensible à la richesse de la langue et intègre dans ses sketches des jeux de mots, des rimes, des textes de chansons qu’il compose lui-même. “Comme la syntaxe japonaise met le verbe à la fin de la phrase, c’est très facile de trouver des chutes à la fin d’une histoire. Cela diffère d’autres langues comme le français par exemple. Par ailleurs, au Japon, le fait qu’il y ait peu de diversité en termes de religions ou même d’ethnicité puisqu’il y a, en définitive, peu d’étrangers dans l’archipel, cela permet de trouver assez facilement un terrain de compréhension sur lequel les gens se retrouvent quand il s’agit de rire”, explique-t-il lorsqu’on lui demande s’il existe des spécificités à l’humour japonais. De toute évidence, il a trouvé son public qui apprécie sa capacité à créer des situations parfois burlesques. Depuis ses débuts, lorsqu’il était encore à l’université, il appartenait à un club au sein duquel il travaillait des sketches et faisait du manzaï (duo comique), ce qui l’a amené à créer Rahmens avec son comparse Katagiri Jin. Les sketches de Rahmens décrivent souvent la vie normale de personnages “anormaux” et sont réputés pour leur forte théâtralité. Il finit par faire de la télévision, en s’occupant d’une émission qui lui vaut d’être récompensé.
En 2012, il a décidé de travailler en solo, en reprenant le titre d’un de ses spectacles précédents Potsunen, expression qui décrit la situation d’une personne seule. Créé à Yokohama en mai, Postunen 2012 P est “surtout fondé sur des expressions corporelles. Il y a très peu de textes. Je tiens aussi à jouer avec de la vidéo, en mettant en place des situations au cours desquelles le personnage doit réagir à des images projetées. C’est un peu la synthèse de tout ce que j’ai pu faire jusqu’à présent”, raconte le comédien qui se dit très excité par l’idée de jouer devant un public français. “J’ai choisi la lettre “P” comme nom pour ce spectacle, car elle rassemble plusieurs éléments sur lesquels je vais m’appuyer. P pour Play (jeu), Photo, Pictures (images) ou Prestidigitation”, ajoute-t-il. Et nous, on ne demande qu’à en rire.
Odaira Namihei
Référence :
Potsunen 2012 P Spectacle de Kobayashi Kentarô. Du jeudi 14 au samedi 16 juin à 20 h et samedi 16 juin à 15 h. Tarif : 15 € (12 € tarif réduit). Réservation : 01 44 37 95 95
101 bis, quai Branly 75015 Paris – www.mcjp.fr