Le 22 septembre, Christopher Wagner a enfin ouvert son premier restaurant qu’il n’a plus besoin de démonter le soir.
Depuis son premier stand de takoyaki (beignets de pieuvre) qui a connu un grand succès à la Japan Expo, il y a 6 ans, Christophe Wagner, le PDG d’Atsu Atsu a toujours été un homme prêt à relever des défis tout en étant un véritable précurseur dans le domaine de la restauration japonaise. Jouant sur la “différence”, il la voulait ouverte au grand public et dans la France entière.
Réfléchi et rappelant que chaque chose vient en son temps, il n’a pas tout de suite ouvert de restaurant “fixe”. Il a attendu le bon moment, en homme d’affaires ayant fait des études de commerce international en France, à Fukuoka et à Kyôto. Ses compétences se sont avérées tout à fait adaptées dès son premier emploi, chez Matsuri, une chaîne de restaurants de sushi où il a rapidement atteint un poste important. Après avoir contribué à la vague de succès des sushis en France, il a décidé de monter sa propre société qui pourrait montrer autres choses que des sushis : le goût du yatai (stand ambulant) inoubliable de Fukuoka. Il est alors parti à Hiroshima afin de suivre une formation aux takoyaki et okonomiyaki dispensée par la grande société de fabrication de sauce, Otafuku.
Le moment tant attendu d’ouvrir enfin un restaurant fixe est arrivé cette année. Christopher Wagner a trouvé un emplacement à Paris, vers le haut de la rue Richelieu, volontairement en périphérie du quartier japonais. Une fois passé sa petite entrée, la profondeur du lieu nous impressionne. L’espace est composé de trois salles successives reliées chaque fois par deux ou trois marches, la dernière salle est donc la plus élevée. Chaque salle a son rôle. Dans le premier espace donnant sur la rue, vous êtes spectateurs et vous pouvez voir les cuisiniers préparer takoyaki et okonomiyaki derrière un long comptoir. Dans la salle suivante, vous devenez acteurs. Grâce aux tables équipées de teppan (plaque chauffante) pour okonomiyaki, vous pouvez participer à la création de vos plats. La troisième salle est sacrée. Elle vous invite à vous dépayser complètement avec ses horigotatsu (table basse avec plancher surbaissé) équipées de teppan et des zaisu (chaise sans pieds). A noter que vous devez vous déchausser ou utiliser des sur-chaussures pour y accéder.
Même si vous n’avez jamais fait d’okonomiyaki, ne vous inquiétez pas. L’équipe du restaurant vous expliquera la méthode à la façon Kansai (14€). Ou bien vous pouvez opter pour la façon Hiroshima qui sera préparée par la maison (16€). Quant aux takoyaki, vous aurez 30 000 possibilités de combinaison avec leurs garnitures, aux crevettes, au saumon, avec la sauce tarama, yuzu, même au chocolat, etc….! La maison met aussi en vente des kits de takoyaki à la caisse. Au menu il propose également des entrées (5€ – 9€) comme dans un izakaya (bar à la japonaise), des desserts (3€ – 8€) tels que tiramisu au thé vert, crème brûlée au hôji cha, etc… Les amateurs du Japon diront sûrement qu’il s’agit d’un faux japonais car ce type de restaurant n’existe nulle part dans l’archipel. Certes, mais Christopher Wagner a osé importer la cuisine de rue, populaire et chaleureuse, qui caractérise si bien l’archipel. Il a décidé d’aller plus loin que le copier-coller d’un Japon superficiel que l’on trouve à profusion en France et ailleurs dans le monde. Il ne vous reste plus qu’à vous laisser tenter et participer à son aventure. Vous ne le regretterez pas.
Koga Ritsuko
Infos Pratiques :
s’y rendre 88 rue de Richelieu 75002 Paris.
Tél. 09 83 95 30 14 – www.atsuatsu.fr
12h-14h et 19h-22h. Fermé dimanche.