Depuis qu’elle a repris son travail, Maeda Haruyo se fait plaisir en découvrant de bons restaurants à midi.
La pause déjeuner apparaît comme un moment privilégié dans la journée d’un salaryman (salarié ou cadre d’entreprise au Japon). Mon mari ne me démentira pas. Le quartier résidentiel où se situe son bureau ne comportant pas de restaurants, il part tous les matins travailler avec son bentô. Contrairement à lui, je ne travaille seulement que deux jours par semaine au centre d’Ôsaka et peux ainsi essayer différents restaurants. Trouver une bonne adresse pour déjeuner reste chaque midi très excitant et me permet de trouver de nouvelles idées pour concocter les repas du soir.
Voici quelques exemples de mes aventures gastronomiques du midi :
(1) Menu Croquettes de pomme de terre 800 yens
(2) Menu Curry au bœuf avec salade 1000 yens
(3) Gobôten Udon 620 yens
(4) Menu Poisson vapeur 700 yens
(5) Menu Soba avec Seiro mushi gohan 850 yens
(6) Menu Oya-meshi 720 yens
Le choix du “menu” dans un restaurant, et non à la carte, reste très avantageux pour un salaryman. Pour le prix d’un plat principal, auquel il rajoute 100 à 200 yens, il peut bénéficier d’un repas complet : plat principal, bol de riz, soupe miso et petite assiette de condiments. Le menu revient ainsi en moyenne à 800 yens (5 euros environ). C’est le prix d’un sandwich jambon fromage à Paris !
Voici ces menus en détail :
En optant pour le menu Croquettes de pomme de terre de ce restaurant, on aura un plat principal et deux assiettes de condiments servis au comptoir (riz et soupe miso à volonté). En option, on peut aussi commander un œuf cru pour faire “TKG”. De quoi s’agit-il ? C’est un mot forgé récemment dans la société nippone. J’ai appris sa signification après mon retour au Japon. C’est l’abréviation de Tamago (œuf) Kake (verser) Gohan (riz). Il s’agit de “Bol de riz avec œuf cru”. La recette est simple. On prend un œuf bien frais, on le casse dans un récipient, on y ajoute un trait de sauce de soja et on bat bien l’ensemble avec les baguettes. On verse cette mixture sur le riz préalablement préparé dans un bol. Le plat se déguste ensuite mélangé ou non mélangé. Ce “TKG” est très réputé au Japon. Il est souvent servi au petit-déjeuner dans les ryokan (auberges japonaises). Il existe même une sauce spéciale TKG à la place de la sauce de soja !
Le curry est aussi très populaire. Comme ce restaurant est géré en parallèle par une boucherie, tous les plats s’accompagnent d’une viande de qualité garantie!
On mange également assez souvent des nouilles au déjeuner. Ôsaka est un lieu privilégié pour les gourmands. On y trouve des plats de toutes les régions du Japon. On peut par exemple y goûter la spécialité de Fukuoka, le Gobôten Udon, plat copieux mais simple à cuisiner. Chaque restaurant a sa propre façon de le préparer, mais de manière générale on associe des tempura de gobô (beignet de bardanes) à un plat d’udon.
On a sinon souvent l’habitude de mêler les sucres lents, de manger des nouilles avec du riz, surtout dans la région du Kansai ! On trouve par exemple les soba (nouilles au sarrasin) avec Seiro mushi gohan (riz assaisonné vapeur) ou Udon avec Oyameshi (riz et tempura de poulet), etc…Il existe aussi Oya-ko-meshi : Oya (parents) pour le poulet, ko (enfant) pour l’œuf, et meshi (repas) pour le riz. Ce menu Udon & Oya-meshi me plaît beaucoup. J’en mange 2 à 3 fois par mois !
Pas facile de trouver des restaurants avec un bon rapport qualité prix, mais on y parvient quand même ! Source de plaisir et d’une alimentation bien équilibrée, ces déjeuners nous aident à supporter les longues journées de travail de cette société japonaise (10 à 15 h/j., 5 à 6 j/sem.). Voilà pourquoi on les appelle les “Salaryman lunch” !
Maeda Haruyo