
Présenté à la Mostra de Venise et au Festival international du film de Toronto, le premier long métrage de fiction du réalisateur nippo-américain Neo Sora, HAPPYEND, arrive en France ce 1er octobre. Entre dystopie et chronique adolescente, le film explore la peur collective et l’énergie révolutionnaire de la jeunesse japonaise.
Dans un futur proche, Tokyo vit sous la menace constante d’un séisme dévastateur. Deux lycéens inséparables, Yuta et Kou, défient les règles de leur établissement, jusqu’à ce qu’une IA de surveillance vienne rétablir l’ordre. Cette fracture met leur amitié à l’épreuve. Neo Sora confie avoir voulu « imaginer [son] histoire comme une métaphore de ce monde où la pression monte et peut exploser à tout moment »
Un Tokyo en suspens
Le film à été tourné en partie dans la ville de Kobe ( victime d’un terrible tremblement de terre en 1995 ) dû à la difficulté d’obtenir des autorisations à Tokyo. Mais c’est avec l’aide du chef opérateur Bill Kirstein ( avec qui il avait déjà collaboré sur The Chicken et Opus ), que Sora dévoile un Tokyo en demi-teinte, où se confondent ombres et lumières, cadrages à distance où les conflits se devinent plus qu’ils ne se disent : chaque plan respire l’instabilité. « Les deux amis sont comme des plaques tectoniques qui se déplacent et tremblent », souligne le réalisateur
La bande son, signée en partie par la compositrice et artiste Lia Ouyang Rusli, brouille les pistes : techno futuriste, musique classique, et même une chanson contestataire des années 60 interdite au Japon à sa sortie. Résultat : un univers sonore où la rage et la nostalgie se percutent avec brio.
La force d’une jeunesse vibrante
Si le titre HAPPYEND semble ironique, Neo Sora insiste : « Il y a un sentiment d’effroi et de malheur qui imprègne le film. Mais je voulais aussi montrer la joie et l’énergie de la jeunesse ».
Porté par casting mêlant acteurs débutants et visages connus comme Makiko Watanabe et Shiro Sano, le film saisit toute la complexité d’une génération en quête de repères. À la croisée du cinéma social et du teen movie électrique, HAPPYEND impose Neo Sora comme une nouvelle voix singulière du cinéma nippo-américain.