Pour célébrer notre cinquantième numéro, nous vous invitons à découvrir cinquante ouvrages qui nous ont marqués. Pour vous informer sur le Japon, vous avez à votre disposition de nombreux outils. Il y a bien sûr Zoom Japon qui vous offre chaque mois la possibilité de vous plonger dans l’actualité japonaise sous toutes ses formes. En dehors de votre mensuel préféré (du moins nous l’espérons), les médias ne s’intéressent malheureusement pas beaucoup aux affaires du Japon. Le pays du Soleil-levant a droit de cité lorsqu’une catastrophe s’y produit ou quand un événement économique important s’y déroule. L’indice Nikkei qui passe le seuil des 20 000 points intéresse de nombreux journaux à l’instar des difficultés rencontrées dans la gestion de la crise à la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi. En dehors de cela, les articles ou les reportages sur l’archipel se font rares de nos jours. Il fut une époque où le Japon et les Japonais intéressaient davantage. Ils étaient alors dominants sur la scène économique mondiale. Les entreprises japonaises imposaient leurs produits sur toute la planète et le yen leur permettait d’investir partout dans le monde. Face à ce curieux pays qui devenait une source d’inquiétude, les médias multipliaient les contenus – pas toujours très bien informés – et lui consacraient régulièrement de grands dossiers. Ce temps est bel et bien révolu et il faut bien se résoudre à accepter cette réalité. Cela dit, l’avènement d’Internet a contribué à ouvrir de nouveaux champs de connaissance sur le Japon et a permis de créer de nouveaux accès à des sources d’information que l’on pouvait difficilement consulter. La plupart d’entre elles restent cependant en langues étrangères. Cela limite les possibilités de s’informer pour ceux encore nombreux qui ne les maîtrisent pas. Voilà pourquoi, il nous reste les livres. Au moment où la lecture semble perdre de plus en plus d’adeptes en raison de la montée en puissance de ces produits électroniques qu’on dit portables, il faut souligner que les ouvrages constituent une source d’information essentielle sur le Japon. Il ne s’agit pas simplement d’ouvrages d’érudition sur ce pays, sa culture, son histoire ou sa société, mais aussi de livres de littérature ou encore des mangas dont les traductions se sont multipliées au cours des deux dernières décennies. Les éditeurs ont accompli un travail considérable en la matière, en se lançant dans l’exploration de nouveaux horizons littéraires après s’être longtemps cantonnés à certains auteurs comme Mishima Yukio ou Kawabata Yasunari. Bien leur en a pris puisque l’énorme succès d’un Murakami Haruki a prouvé qu’il n’était pas obligatoire d’être un écrivain occidental pour séduire les lecteurs. Dans ses œuvres qui ont une portée universelle, les lecteurs ont découvert le Japon et sa société comme ils ont aussi pu le faire en se plongeant dans la lecture d’autres romanciers comme Ogawa Ito ou Higashino Keigo. Ces deux derniers auteurs ont réussi à conquérir un public grâce à leur style bien sûr, mais aussi parce qu’ils apportent des clés pour mieux appréhender leur pays. On peut dire la même chose des mangaka dont les productions ne sont plus perçues comme de la sous-culture. Mizuki Shigeru aussi bien qu’Umezu Kazuo ont ouvert les yeux de nombreux lecteurs sur la façon dont ils percevaient leur propre pays. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de vous proposer une sélection de 50 livres sur le Japon écrits ou non par des Japonais. Ce sont ceux qui nous ont le mieux aidés à saisir le Japon. Ce ne sont évidemment pas les seuls, mais il fallait faire un choix. Nous les avons numérotés, mais ce classement n’a aucune valeur sauf de nous rappeler que nous devions en choisir 50 et pas un de plus. Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter une bonne et enrichissante lecture. Jean derome & Odaira Namihei 1. Bien qu’il se déroule pendant la guerre, le second roman de Mishima Yukio explore des sujets qui restent encore d’actualité dans la société japonaise actuelle. Il s’intéresse notamment à ces gens qui se battent pour coller aux normes sociales, autrement dit tous ces clous qui dépassent et que l’on tente...