Pour sortir des sentiers battus du Kansai, une promenade ferroviaire au sud de Nara permet de plonger dans l’histoire. La préfecture de Nara, ancienne province de Yamato, occupe le cœur de la péninsule de Kii, au sud du Kansai. Cette région montagneuse, sans accès vers la mer, est l’une des plus anciennes du Japon. D’une formidable richesse culturelle et patrimoniale, elle abrite plus de sites classés par l’UNESCO que toute autre région de l'archipel. S’y trouvent entre autres les vestiges de trois capitales successives : Asuka-kyô (de 538 à 710) Fujiwara-kyô (694 à 710) et Heijô-kyô (710-740 puis 745-784), l’actuelle ville de Nara. Cette mosaïque historique complexe est composée de sites sacrés, de chemins de pèlerinage, de temples, palais et de kofun, ces mystérieux tumuli funéraires, sépultures de dignitaires et d’empereurs. C’est aux VIIe et VIIIe siècle, dans cette région alors ouverte aux influences de la Chine et de la Corée, et dont les lettrés fréquentaient les cours des dynasties Sui puis Tang, que furent introduites les avancées en matière d’architecture et d’art venues du continent et surtout de religion avec le Bouddhisme. Au départ de la ville de Nara, il faut traverser l’immense plaine qui entoure l’ancienne capitale dans la direction de l’oiseau vermillon, le phénix rouge de la tradition chinoise, qui symboliquement était posté au sud de Heijô-kyô. Un réseau ferroviaire dense dessert très bien toute la région grâce à de multiples gares locales. Depuis le centre ville, sur la ligne privée Kintetsu, le paysage traversé ressemble tout d’abord à une morne banlieue, un mélange déconcertant de quartiers d’habitations quelconques, de cultures maraîchères et d’autoroutes surélevées, ouvrages d’art de l’âge du béton, qui écrasent de vieilles...