Le Japon se distingue par l’accélération du vieillissement de sa population et par le début même d’une phase de dépopulation. Qu’est-ce que cela implique comme principales conséquences dans la société ?
M. J. : “On verra bien !” disent les personnes auxquelles j’ai posé la question. “L’IA (intelligence artificielle) prendra le relais”, disent ceux qui refusent de voir que les étrangers assument déjà les tâches ingrates que leurs compatriotes boudent (BTP, travail de nuit, notamment dans les supérettes, soins aux personnes âgées, usines de blanchisserie où les conditions de travail sont particulièrement éprouvantes, etc.). Une visite au Bureau de l’immigration de Shinagawa montre bien que l’immigration est en marche, quoiqu’en disent les Japonais (voir Zoom Japon n°90, mai 2019)… Quand les familles suivront, il faudra prévoir l’accueil des enfants dans les écoles japonaises pour leur apporter le soutien scolaire requis, le temps de se mettre à niveau. On n’en parle guère, mais certaines écoles échappent à la fermeture grâce aux enfants étrangers qui y sont inscrits…
L’impact de la crise des années 1990 semble avoir été considérable…
M. J. : La conséquence la plus dramatique a été la hausse des suicides entre 1998 et 2009, le pic étant en 2003 avec 34 427 cas. Heureusement, une baisse s’est amorcée depuis 2010, pour descendre à 21 321 suicides en 2017, ce qui nous ramène presque au niveau de 1978 (20 788)…