Delcourt publie l’excellent Shinjuku Fever dans lequel les lecteurs peuvent découvrir le quartier chaud de Tôkyô. Qui a dit que le manga n’était pas un bon moyen pour mieux saisir le Japon ? Certainement pas les lecteurs de ces publications qui les utilisent à la fois pour se distraire et se forger une base de connaissances sur l’archipel et ses habitants. Après tout, on peut en apprendre beaucoup plus en suivant les aventures de tel ou tel héros qu’en se plongeant dans un essai. C’est la réflexion que je me faisais après la lecture du premier tome de Shinjuku Fever signé Kubo Mitsurô (éd. Delcourt). Comme son titre l’indique, le décor de cette histoire est le quartier de Shinjuku, à Tôkyô, connu dans le monde entier pour ses gratte-ciel et ses bars à hôtesses. L’auteur a parfaitement su saisir l’atmosphère qui y règne à la tombée de la nuit et la rapporter dans un mode humoristique. Cela en allège la lecture et permet de lui donner sa marque de fabrique. On peut très bien apprendre en s’amusant. Non ? Je ne sais pas si Kubo Mitsurô a lu Un Idiot à Paris de René Fallet ou vu le film qu’en avait tiré Serge Korber en 1967 avec des dialogues de Michel Audiard, mais les tribulations de Fuku, jeune provincial qui se retrouve au cœur de la capitale japonaise, rappellent celles de Goubi, l’idiot du village, en plein centre de Paris. Affublé de son uniforme de lycéen un peu ringard comme Goubi et sa veste de paysan, Fuku s’émerveille pour un rien devant les immeubles qui apparaissent devant ses yeux lorsqu’il sort de la gare. C’est un peu comme s’il émergeait d’un profond sommeil. La page dans laquelle...