Araki Masahiro parle aujourd’hui d’une “mission” (shimei) du journal à l’égard d’une population que l’on était prêt à oublier. “On ne pouvait pas tourner la page aussi facilement. Et d’ailleurs, l’affaire n’est toujours pas complètement réglée”, explique-t-il. L’actuel directeur de la rédaction sait que cela a contribué à donner ses lettres de noblesse au Kumamoto Nichinichi Shimbun et que le niveau d’exigence est donc particulièrement élevé de la part des lecteurs. “Il y a encore tant à faire”, ajoute-t-il. Mais ces paroles ne témoignent pas d’un sentiment de lassitude. Au contraire, il s’agit de souligner le rôle primordial du quotidien régional par rapport aux journaux nationaux. “Nous donnons une autre dimension aux questions globales. Par exemple, lorsqu’il a été question de la signature du traité de libre-échange TPP (Partenariat TransPacifique), nous l’avons abordé à partir du point de vue local en nous demandant quelles seraient les conséquences pour notre préfecture. C’est ce qui nous distingue des grands quotidiens nationaux. Nous défendons une approche très locale de l’actualité”, poursuit-il. “Mon travail comme celui de tous les responsables du journal consiste en permanence à déterminer ce qui nous semble le plus pertinent pour nos lecteurs afin qu’ils aient accès aux informations utiles dans leur quotidien. Reste qu’en termes de hiérarchisation, c’est principalement le local qui prime sur le reste”. C’est cet attachement à défendre l’intérêt des lecteurs et ce souci de leur fournir une information à forte valeur...