Mauvais élève en matière d’investissements publics dans l’éducation, le Japon fait moitié moins que les membres de l’OCDE.
Une récente étude de l’OCDE montre que les dépenses publiques en matière d’enseignement n’ont pas la cote dans l’archipel. Le Japon fait en effet figure de mauvais élève parmi les 31 pays évalués par l’organisation dont le siège est à Paris. Le pays du Soleil-levant consacre seulement 3,3 % de son produit intérieur brut à l’enseignement public, soit 4 points de moins que la Norvège, première de la classse, suivie de l’Islande et du Danemark. Le fait que les Scandinaves dépensent beaucoup pour l’école publique n’est pas une surprise puisqu’on connaît l’importance qu’ils attachent à la cohésion sociale et à l’égalité des chances. Au regard de ces critères, on aurait pu penser que le Japon se situerait à une meilleure place dans ce classement. Or c’est loin d’être le cas. L’archipel offre un bien mauvais exemple avec ses 3,3 % alors que la moyenne des pays membres de l’OCDE est de 6,1 %. Voilà une bien mauvaise nouvelle pour le Japon qui a longtemps mis en avant l’éducation nationale parmi ses priorités. L’OCDE souligne notamment que le salaire des enseignants a baissé dans quatre pays parmi lesquels la France et le Japon alors qu’ailleurs il augmentait. En d’autres termes, l’enseignement public ne bénéficie pas des moyens dont il aurait besoin, ce qui pourrait compromettre l’avenir du pays au moment où il traverse une situation économique pour le moins délicate. Les dépenses pour l’enseignement reposent principalement sur les individus. Ces derniers ont désormais de moins en moins de moyens pour assurer l’investissement considérable que représente la scolarité d’un enfant. Si les établissements publics ne sont pas en mesure d’assurer un enseignement de qualité faute d’un budget suffisant, il est évident que le pays se prépare à des lendemains qui déchantent. Chacun sait qu’il est essentiel d’injecter de l’argent dans l’éducation nationale pour permettre de former les citoyens de demain qui disposeront grâce à cela des moyens pour payer des impôts et contribuer à la croissance du pays. C’est une question de bon sens à laquelle les pouvoirs publics doivent réfléchir de façon urgente. Cela fait une vingtaine d’années qu’ils s’acharnent à réformer le système éducatif de l’archipel sans y être encore parvenu tandis que la situation économique générale continue de se dégrader. En ces temps de vaches maigres où les Etats sont incités à dépenser moins, il est probable que l’enseignement public ne reçoive pas les sommes dont il a pourtant cruellement besoin. Il reste à espérer que les responsables du ministère de l’Education nationale sauront faire preuve d’intelligence, en utilisant les résultats de cette étude pour obtenir une augmentation substantielle des crédits alloués à la formation des générations futures.
Gabriel Bernard