
Cet état d’esprit et la réussite qui l’a accompagné ont permis à DiscoverLink Setouchi de se lancer dans un second projet, lequel a consisté à transformer un ancien entrepôt en un hôtel conçu pour les cyclistes. L’U2 Hotel Cycle, c’est son nom, est le premier de ce genre au Japon. L’idée est d’autant plus pertinente qu’Onomichi est le point de départ de la Shimanami Kaidô, une route de 60 kilomètres qui relie l’île de Honshû à celle de Shikoku grâce à une série de ponts entre six îles plus petites. La présence de pistes cyclables tout le long du chemin en fait une des plus étonnantes expériences cyclistes au monde. Toutefois, l’essor touristique escompté après la création de cette route en 1999 ne s’est pas vraiment produit. C’est la raison pour laquelle a été imaginé cet hôtel si particulier qui permet aux cyclistes de trouver un réconfort bien mérité avant le départ ou au terme de leur périple s’ils viennent de Shikoku.

Bien sûr, l’hôtel est ouvert à tout le monde. S’il était seulement réservé aux cyclistes, son intérêt serait plus limité. L’U2 (U pour umaya: écurie) dispose donc de plusieurs équipements susceptibles de séduire un public plus large. Il compte un restaurant, un bar, un café, une boutique et une boulangerie-pâtisserie. A l’extérieur une terrasse en bois donne sur le canal d’Onomichi, idéal pour observer le passage des bateaux.
Pour la construction comme pour les produits qui sont mis en vente, l’accent a été mis sur le savoir-faire local. Ce sont d’ailleurs deux architectes de la région, Tanijiri Makoto et Yoshida Ai, qui ont supervisé la transformation de ce lieu, en lui conservant beaucoup de son caractère original qui permet ainsi de rappeler le passé de la ville en tant que centre important de la construction navale japonaise. Clin d’œil à la tradition textile de la ville, le personnel de l’U2 porte des jeans, et la boutique Shima propose à sa clientèle des sacs et des accessoires en tissu kasuri. “Notre objectif n’était pas d’ouvrir seulement un restaurant, nous voulions entretenir l’héritage de la ville et lui donner une seconde vie”, confie Kobayashi Noriko. “Nous aimons rénover et réutiliser des choses anciennes. Voilà pourquoi tout ce qui se trouve ici provient des industries locales. Cela parle aux gens d’ici. Ils se sentent comme chez eux et les autres peuvent se plonger dans l’histoire. Les bonnes choses doivent être préservées”, ajoute-t-elle.