La proximité de la mer Intérieure explique pourquoi les produits marins occupent une place centrale dans l’alimentation locale. A Mihara, port situé entre Hiroshima et Onomichi, c’est la pieuvre (tako en japonais) qui est à l’honneur. A une trentaine de minutes en train de Hiroshima, il serait idiot de ne pas y faire un tour pour déguster cette pieuvre dont on dit qu’elle a ici une texture unique. Même le voyageur qui se retrouve par hasard dans cette ville comprendra très vite que le poulpe est le symbole de Mihara. Des statues, des drapeaux et de nombreuses décorations le soulignent dès que l’on descend du train. Les meilleurs moments pour goûter cette cuisine s’étalent de juin à août et de novembre à mars. On peut bien sûr déguster la pieuvre de façon classique sous forme de sashimi ou de tempura, mais Mihara se distingue par certaines préparations originales qui valent le détour. Il y a notamment les fameux tako pie (gâteau fourré à la pieuvre) et takosen (biscuit de riz à la pieuvre) que fabrique et commercialise la boutique Ebisuya (1-6-2, Shiromachi, Mihara 723-0014, de 8h à 19h30) située à une centaine de mètres de la gare. La pieuvre constitue une excellente idée de cadeau à ramener en Europe, car ces deux produits tranchent avec les kit-kat au thé vert que tout bon touriste rapporte désormais de son séjour au Japon.
Car toutes les bonnes choses que l’on peut goûter dans la région de Hiroshima ne sont pas toujours transportables. C’est le cas notamment des râmen, nouilles en bouillon, d’Onomichi. La ville, que le cinéaste Ozu Yasujirô a rendue célèbre grâce à son film Voyage à Tokyo (Tôkyô Monogatari, 1953), doit aussi sa notoriété à ce plat. Rares sont les villes au Japon qui ont réussi à accoler leur nom aux râmen. Si Onomichi a réussi à le faire, c’est grâce notamment à la pâte de poisson et aux “yeux” de lard fondu qui apparaissent à la surface du bouillon servi avec les nouilles. L’un des endroits les plus prisés pour les manger s’appelle Shûkaen (4-12 Toyohi Motomachi, Onomichi 722-0034, de 11h à 19h, fermé le jeudi et le troisième mercredi du mois). Il faut savoir patienter pour déguster les râmen de Shû-san, comme les habitants ont affectueusement baptisé ce restaurant, où il n’est pas rare de voir une belle file d’attente devant son entrée. Les plus impatients ou les plus affamés trouveront dans la ville d’autres établissements tout aussi bons mais moins chargés d’histoire puisque Shûkaen célèbre cette année ses 70 ans d’existence.