Qu’en est-il du travail ?
M. J. : Pour ce qui est de l’attitude face au travail, je la crois inchangée sur le fond. Les Japonais font toujours leur travail le mieux possible, et sont prêts à passer des nuits blanches pour qu’un livre puisse sortir à temps au salon du livre. Les Japonais sont reconnaissants d’avoir du travail et ont du mal à se sentir “entretenus” par l’Etat, même quand ils sont à la retraite. Je me souviendrai toujours d’une de mes connaissances qui s’excusait presque en disant qu’il vivait de sa pension (nenkin seikatsu). C’était pour lui honteux, même s’il avait cotisé sa vie durant pour la recevoir…
Les jeunes demandent plus à ce que leurs droits soient respectés, et considèrent comme une atteinte à leur vie privée d’avoir à justifier une absence, mais ils ont eux aussi une conscience professionnelle qui leur interdit de bâcler un travail qui doit être bien fait. Dans les services, les jeunes, comme les vieux font passer le bien-être du client avant tout et se plient en quatre pour qu’il soit satisfait…