Construit pour éviter des inondations catastrophiques dans la capitale, le G-Cans ne manque pas d’impressionner.
A quoi sert un terrain de football au milieu de nulle part ? Et pourquoi y a-t-il un bunker en béton sur sa ligne de touche ? Cette étrange scène surréaliste est complétée par l’arrivée d’un type étrange qui émerge du bunker et se dirige vers nous. Il est vêtu d’une combinaison bleue comme celles que portaient les astronautes par le passé…
Nous sommes à Kasukabe, une ville au nord de Tôkyô rendue célèbre par Crayon Shinchan, personnage de manga très populaire auprès des enfants japonais. Cependant, nous ne sommes pas venus ici pour parler de lui. Le gars en salopette bleue nous conduit dans le bunker et nous fait descendre un long escalier. Les panneaux de danger accrochés aux murs semblent assez inquiétants, mais il est trop tard pour revenir sur nos pas. Notre destination se trouve à 22 mètres sous terre, juste sous le terrain de football. C’est ici que notre appréhension se transforme en émerveillement lorsque nous nous retrouvons devant un “Parthénon souterrain”.
Bienvenue au G-Cans (abréviation de Gesui Kanaru, canal de drainage), l’une des merveilles architecturales et technologiques du XXIe siècle. La mission du tunnel anti-inondation de la zone métropolitaine extérieure (shutoken gaikaku hôsuiro), c’est son nom officiel, consiste à canaliser les quantités massives d’eau engendrées par les typhons et les montées des eaux. Ce qui le distingue d’autres endroits similaires est sa taille prodigieuse. En fait, notre Parthénon futuriste est un bassin géant, long de 177 mètres et large de 78 mètres. Une partie de cette grotte souterraine est occupée par 59 imposants piliers en béton (d’où vient la similitude du Parthénon), chacun d’une hauteur de 18 mètres et pesant 500 tonnes. Un panneau apposé sur les piliers, à quatre mètres du sol, indique le niveau d’eau au-delà duquel les pompes à turbine se mettent en action. Bien que ce bassin soit en soi une chose qu’il faut voir pour y croire, il ne s’agit en réalité que d’une partie (la plus célèbre) d’un projet beaucoup plus vaste, le plus grand système de drainage souterrain au monde.