A l’occasion de la sortie de Vers l’autre rive, une rétrospective de l’œuvre du cinéaste est organisée au Reflet Médicis, à Paris. La famille ne correspond pas du tout à mon idée du cinéma. Je crois seulement au principe de la nature selon lequel tout homme est mortel, toute chose qui a une forme est amenée à disparaître un jour de ce monde. Et l’espoir que je traduis dans mes films est basé sur la reconnaissance de cette réalité.” Ces propos de Kurosawa Kiyoshi cités en introduction de l’excellente étude que Diane Arnaud lui a consacrée en 2007 (Kiyoshi Kurosawa, mémoire de la disparition, éd. Rouge profond, 20€) sont confirmés dans la dernière réalisation du cinéaste Vers l’autre rive (Kishibe no tabi) qui sortira sur les écrans français le 30 septembre. Présenté à Cannes dans la section Un certain regard, le film a obtenu le Prix de la mise en scène, récompense méritée pour cette histoire de fantômes qui, à la différence de ses premières œuvres, ne fait plus peur. Ce long-métrage marque une sorte d’aboutissement dans sa carrière entamée il y a déjà plus de 30 ans. Depuis le succès de Shokuzai (2012), qui était à l’origine une mini-série télévisée pour la chaîne cryptée Wowow, Version originale Condor a décidé de suivre le travail du cinéaste comme un bon éditeur suit un écrivain auquel il croit. Jusque-là, l’œuvre de Kurosawa Kiyoshi nous arrivait au gré des modes sans nous permettre...