Je rêvais de vivre en France et j'y suis arrivée à l'époque où il n'y avait ni Internet, ni SMS, ni les moyens de payer le coût des appels internationaux. Mon seul moyen de communiquer avec mes proches au Japon était de leur écrire une lettre. Naturellement, le bureau de poste m'est devenu un lieu familier. C'est là, pour la première fois, que j'ai découvert la french attitude : « Au guichet, on ne se dépêche pas, même s'il y a la queue ». Je ne comprenais absolument pas pourquoi les gens bavardaient avec leur guichetier, sans se gêner, en faisant attendre les autres personnes. Au Japon, on nomme ce genre de personne avec un grand mépris KY (ké-waï), abréviation de Kûki Yomenai, qui se traduit littéralement : « Ne pas savoir lire...