L’auteur de Confession d’un masque rêvait de sauver le Japon. Il a échoué. Wakamatsu Kôji s’intéresse à ses dernières années décisives. Alors qu’il est en lice pour un Prix Nobel, Mishima Yukio entame un rigoureux entraînement militaire où il fait la rencontre d’étudiants de droite. Ensemble, ils forment une milice privée, le Tatenokai (Société du Bouclier), voué à la défense des valeurs japonaises et de l'honneur des samouraïs. Selon l’écrivain, seule la restauration du pouvoir de l’Empereur peut sauver le Japon, et il est prêt à tout pour concrétiser ce projet, même mourir. C’est ce passage de la vie de Mishima que Wakamatsu Kôji a choisi de raconter dans son dernier grand film présenté à Cannes quelques mois avant sa disparition dans un accident de la circulation. Désireux de décrypter les dérives de la société japonaise capable d’exprimer parfois une violence extrême, le cinéaste avait entamé en 2007, avec United Red Army (Jitsuroku Rengô Sekigun: Asama sansô he no michi) une réflexion que ce long métrage consacré aux dernières années de l’auteur du Pavillon d’or complète parfaitement. De l’extrême gauche, il passe à l’extrême droite pour montrer que les désirs de changement incarnés par tous ces personnages engagés n’ont finalement abouti qu’à leur propre destruction. Comme toujours, Wakamatsu ne fait pas dans la demi-mesure et livre un film fort sans concession. Le spectateur, témoin ou non de cette...