La traduction du magnifique roman de Tendô Arata sort enfin en France. L’événement littéraire du printemps. On dit que la patience est souvent récompensée. Cinq ans. Cela fait cinq ans que Tendô Arata a reçu le prix Naoki, l’un des principaux prix de l’archipel, pour son roman L’Homme qui pleurait les morts (Itamu hito). Cela fait aussi cinq ans que nous attendions la publication en France de ce chef-d’œuvre littéraire qui s’impose d’ores et déjà comme l’événement de cette rentrée printanière. Soixante mois à attendre que cette révélation arrive en France grâce aux bons soins de Corinne Atlan dont la traduction, une nouvelle fois brillante, exprime toute la force contenue dans cette histoire émouvante. A l’instar de Takahashi Gen’ichirô qui avait entamé la rédaction de La Centrale en chaleur au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 (voir Zoom Japon n°37, février 2014), Tendô Arata s’est lancé dans l’écriture de son livre à la suite des mêmes événements avec “l’envie de rédiger une œuvre qui accompagnerait les hommes et les femmes portant en eux une grande douleur”. L’Homme qui pleurait les morts est le pendant littéraire du film Departures (Okuribito) de Takita Yôjirô sorti en 2008 et récompensé par l’Oscar du meilleur film étranger. Même si le scénario de Koyama Kundô était plus léger que le texte de Tendô Arata, les deux œuvres sorties à peu près à la même époque illustrent une évolution de la société japonaise qui tente de retrouver sa cohésion d’antan après s’être laissée emporter par le tourbillon de l’individualisme apparu au cours des années de la bulle...