Dévasté par la catastrophe du 11 mars 2011, le quartier de Minamihama est largement consacré à la mémoire de ces événements tragiques. / Ishinomaki Hibi Shimbun De son expérience malheureuse, la ville d’Ishinomaki s’inspire pour essayer de ne pas en connaître d’autres. Visiter les zones qui ont été sinistrées par le tremblement de terre de mars 2011 ne manque pas d’intérêt dans la mesure où plusieurs lieux de mémoire liés au séisme ont été aménagés dans cette partie du Japon afin de transmettre ce qui a été vécu et les leçons qui en ont été tirées. Certains d’entre eux ont été créés et sont gérés par des organismes privés. Désormais, de plus en plus d’agences de voyages incluent ces endroits dans leurs programmes. Voici ceux d’Ishinomaki où l’on transmet la mémoire de la catastrophe et où l’on se souvient des victimes. Le NEWSéeAssurer la transmission de l’informationIl se trouve en plein cœur de la ville, à 10 minutes à pied de la gare. Avec pour objectif d’évoquer les conséquences du séisme, la culture et l’histoire de la région d’Ishinomaki, le NEWSée a été ouvert le 1er novembre 2012 à l’occasion du 100e anniversaire de la fondation du quotidien local Ishinomaki Hibi Shimbun (voir Zoom Japon n°11, juin 2011). Son nom est un jeu de mots forgé à partir du terme anglais “news” et du mot français “musée”. Il signifie donc “Musée d’informations”. Il est animé par d’anciens membres de la rédaction ayant vécu la catastrophe. Ils guident et présentent aux visiteurs les journaux muraux réalisés juste après le séisme (voir pp. 4-5). On y trouve également des photographies d’Ishinomaki, de Higashimatsushima et d’Onagawa prises à cette époque. Parmi les très nombreux visiteurs japonais et étrangers, figurent des journalistes ou de futurs reporters. Ils viennent pour les journaux muraux qu’ils considèrent comme l’essence même du journalisme. En mars 2015, le prince William s’y est rendu afin d’exprimer son soutien aux personnes qui avaient perdu des proches pendant cette catastrophe. Pourtant située à 4 kilomètres de la côte, l’école d’Ôkawa a été submergée par le tsunami. / Ishinomaki Hibi Shimbun MEET KadonowakiPrévenir, c’est guérirDans le quartier de Kadonowaki presque entièrement rasé par le tsunami, le MEET Kadonowaki est un centre commémoratif privé qui va bientôt ouvrir ses portes. L’association 3.11 Mirai Sapôto [Soutien pour l’avenir du 11 mars] (voir Zoom Japon n° 48, mars 2015) en est à l’origine. On y trouve une salle d’exposition avec des maquettes de la ville ainsi qu’une salle de projection où seront diffusés des documentaires, réalisés à partir d’une enquête faite auprès des habitants. Ils rappellent comment s’est organisée leur évacuation au moment du séisme. L’acronyme de son nom, M pour “March (11 mars)”, E pour “Education (éducation)”, E pour “Exhibition (Exposition)” et T pour “Theater (salle de projection)”, permet de saisir l’ambition de cet établissement qui envisage de devenir un lieu de rencontre (“Meet” en anglais) entre la population locale et les visiteurs. En collaboration avec le Mangattan, le musée du manga dédié à l’auteur Ishinomori Shôtarô (voir Zoom Japon n°52, juillet 2015), le centre sensibilise également les plus jeunes, en leur montrant par exemple des animations réalisées à partir des histoires vécues par des personnes qui étaient enfants au moment du séisme. En outre, le MEET devrait accueillir des circuits éducatifs qui passent par l’ancien bâtiment de l’école de Kadonowaki ouvert au public à partir d’avril et le Parc commémoratif de la reconstruction d’Ishinomaki Minamihama qui ouvrira ses portes à la fin...