En dehors des formations attendues, les écoles japonaises disposent de programmes originaux et créatifs.
Depuis quelques années, les éditeurs japonais s’intéressent aux auteurs étrangers de manga. Kôdansha, l’un des géants du secteur, a même lancé Mandala, un magazine qui regroupe les œuvres d’artistes non japonais. C’est une manière de renouveler les styles et de détecter de futurs talents. Même si les chiffres de l’édition nippone feraient pâlir de jalousie la plupart des éditeurs hexagonaux, les résultats ne sont plus aussi bons que par le passé et les responsables du secteur explorent diverses pistes. Dans le même temps, l’intérêt pour la bande dessinée japonaise et l’animation ne cesse de croître à l’étranger et bon nombre de jeunes aimeraient se lancer et s’immerger dans la culture locale pour apprendre ou améliorer les techniques qui leur permettront un jour peut-être de percer. Il existe au Japon plusieurs écoles qui forment des mangaka, des graphistes ou encore des professionnels de l’animation. La plus célèbre d’entre elles, Nihon Manga Anime Senmon Gakkô [Ecole japonaise du manga et de l’animation] (www.web-jam.jp) implantée à Niigata, à environ 400 km au nord-est de Tokyo, ne dispose pas de structure spécifique pour accueillir des étudiants étrangers ne maîtrisant pas la langue japonaise. Toutefois il n’est pas interdit de faire une demande. Plus il y aura de personnes qui manifesteront leur intérêt, plus les chances de voir cet établissement s’ouvrir à des ressortissants venus d’ailleurs. En attendant, il est possible de se tourner vers le Nihon Kôgakuin College, implanté à Tokyo, qui organise des sessions pour les étrangers. Pour l’équivalent de 1800 euros, il propose un stage de formation intensif de trois semaines auquel il faut ajouter le billet d’avion. Mais pour une première approche, cela peut être une bonne idée.
Autre idée originale pour des études au Japon, le cinéma. Dans un pays où l’on produit quelque 800 films par an, il existe de nombreuses écoles. Celle fondée par feu Imamura Shôhei, palme d’or à Cannes pour La Ballade de Narayama [Narayama Bushikô, 1983], figure parmi les plus réputées. Installée à Yokohama, la Nihon Eiga Gakkô [Académie japonaise du cinéma] (www.eiga.ac.jp) devrait dans les prochains mois mettre en place un programme pour les étudiants. Elle n’attend plus que l’agrément du ministère de l’Education nationale. Les passionnés de mode et de design ont, quant à eux, la possibilité de faire des études au Japon. Vantan (www.vantan.com/en), qui dispose d’une grande expérience dans ces domaines, a mis sur pied des programmes pour répondre aux attentes des étrangers. L’école se veut kd’ailleurs “borderless” (sans frontières). Implantée au cœur de la capitale japonaise, elle propose différentes formations allant de la création de mode (3 ans) à la coiffure (2 ans) pour des étudiants qui veulent mettre une “touche” japonaise dans leur CV.
Gabriel Bernard