L'année 2017 serait-elle celle des grands bouleversements ? Il faut croire que oui ! En janvier, le monde du sumo a été le théâtre de moments que les Japonais n'espéraient plus. L'année du coq donne des ailes ! Texte : Yohann Valdenaire Illustrations : POSTICS Ce qui s'est passé en janvier Cette année a débuté sous les meilleurs auspices pour les fans japonais de sumo. Un an jour pour jour après qu'un de leurs compatriotes ait remporté pour la première fois un championnat en dix ans, le public était de nouveau en liesse. Les raisons de se réjouir étaient multiples, le tournoi de janvier s'étant montré généreux en moments inoubliables ! Parmi ces temps forts, on ne peut pas passer à côté des deux prises gagnantes — les kimarite — rarissimes qui ont été exécutées et qu'on n'avait pas vues depuis plusieurs années. Mais ce qui a le plus marqué cette quinzaine, c'est la consécration de Kisenosato, le "Poulidor du sumo", qui est enfin parvenu à décrocher son premier titre. Si les conditions étaient facilitées par l'abandon de grands champions et des challengers en petites formes, l'éternel second s'est finalement imposé à force de persévérance. Juste après le tournoi, Kisenosato a été sacré yokozuna, mettant fin à un règne sans partage des étrangers dans le sumo depuis près de deux décennies. Le championnat de mars sera crucial : il déterminera si oui ou non, le nouveau demi-dieu est digne de son prestigieux statut. Pour le savoir, et peut-être découvrir des kimarite inédites, rendez-vous sur le site de NHK World qui diffusera un condensé des meilleurs moments. Kimarite - la technique gagnante - En sumo, il existe différentes techniques appelées kimarite pour remporter un combat. Si initialement on en comptait 48, en 1960 on en rajouta 22, puis 12 autres en 2001. Extrêmement codifiées, on en dénombre aujourd'hui 82 allant des plus simples aux plus complexes. Pendant un tournoi, seulement quelques kimarite sont régulièrement utilisées. Certaines sont si rares que le lutteur qui parvient à en exécuter une fait l'objet d'admiration. En janvier, deux d'entre elles ont fait les gros titres des journaux. Tasuki zori L'une des techniques des plus incroyables est le tasuki zori. D'une très grande complexité à exécuter, c'est le jûryô Ura qui a accompli en janvier dernier cet exploit. C'était la première fois qu'un lutteur l'employait depuis 1955, date à laquelle les kimarite ont été officialisées. En pratique : pendant que l'adversaire exerce des poussées, l’attaquant plonge sous le bras de son opposant, pivote pour se mettre de dos puis attrape le bras et le haut de la jambe du même côté, et pousse vers l’arrière pour le déséquilibrer. Ippon zeoi Bien qu'elle soit fréquente en judo, la technique ippon zeoi est beaucoup plus exceptionnelle au sumo. Utilisée seulement 12 fois depuis 1955, c'est le lutteur de 37 ans, Takekaze qui est parvenu pour la troisième fois de sa carrière à la réaliser avec brio. En pratique : L’attaquant attrape un bras de son opposant, le contourne par l’intérieur pour passer en dessous. Il bloque alors le bras avec une main et tire avec l’autre pour faire basculer son adversaire par dessus son épaule. Yaguranage Spectaculaire et très rare, cette prise n'avait pas été effectuée depuis 34 ans lorsqu'en 2009 le yokozuna Asashoryu y a eu recours. Il faudra ensuite attendre 6 ans pour voir le champion Hakuho l'exécuter à nouveau. En pratique : Tout en tirant son opposant vers lui, l’attaquant pousse avec ses hanches et place...