Elément incontournable du patrimoine culturel japonais, le théâtre de marionnettes bunraku, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco, est présent à Paris dans le cadre du Festival d’automne. Du 10 au 19 octobre, Sugimoto Hiroshi met en scène, dans une nouvelle production, Le pèlerinage à la déesse Kannon, extrait du Double suicide à Sonezaki (Sonezaki shinjû) du dramaturge Chikamatsu Monzaemon (1653-1724) qui, un beau jour, décida de quitter le théâtre des acteurs de chair et de sang pour rejoindre une troupe de marionnettes de province faites de bois et d’étoffe. Comme le raconte si bien François Bizet dans Tôzai !…, corps et cris des marionnettes d’Ôsaka [éd. Les Belles lettres, 2013, 25€], “pas de fils, pas de surplomb. La marionnette est une gaine dans laquelle le bras gauche du porteur disparaît entièrement - amputé ? greffé ? -, une petite sœur siamoise. A l’intérieur : quelques éléments de bois, un peu de bourre, ficelle, bambou”. La simplicité avant tout que l’on retrouve dans la scène du bunraku qui “ne cherche pas à dilater le champ selon les lois de la perspective développées par le théâtre occidental. Elle se présente comme un espace exigu, resserré à l’extrême, tranché en plusieurs plans successifs”, poursuit le spécialiste français. C’est ce que vous pourrez découvrir lors de ces représentations exceptionnelles qui seront aussi l’occasion de quelques innovations de la part de Sugimoto Hiroshi reconnu comme l’un des plus grands photographes contemporains nippons. Il revisite ainsi l’espace scénique, reconfigure les dimensions du plateau, introduit des projections vidéos, imagine une installation d’une extrême qualité plastique, pour donner âme à ces acteurs de bois.
Odaira Namihei
Infos Pratiques :
2, place du Châtelet 75004 Paris
10 au 19 octobre 20h30 (samedi 15h et 20h30, dimanche 15h). Tarifs : 25€ et 35€
Spectacle en japonais surtitré en français
www.theatredelaville-paris.com