Pour son premier roman, Jamie Ford revient sur la douloureuse histoire des Américains d’origine japonaise pendant la guerre. Ala fin du printemps de 1944, alors que les troupes américaines débarquaient en Normandie pour entreprendre la reconquête de l'Europe face aux forces allemandes, une petite cérémonie était organisée à des milliers de kilomètres de là en l'honneur de 66 nouveaux soldats incorporés. Les personnes concernées étaient réunies dans le Centre de relogement Minidoka à Hunt dans l'Idaho. Minidoka était l'un des dix centres mis en place par l'Autorité fédérale de relogement (WRA), laquelle avait été créée en 1942 dans le but de regrouper les quelque 120 000 "Nikkei" - citoyens d'origine japonaise - déportés de la Côte Ouest au lendemain de l'attaque de Pearl Harbor. Tous les futurs soldats présents ce jour-là dans le camp de Minidoka étaient des "Nisei", des Japonais-Américains nés sur le territoire américain dans les années 1920 de parents japonais immigrés aux Etats-Unis, les "Issei". L'objectif de l'armée américaine était d'offrir une opportunité aux internés de "prouver leur loyauté et leur patriotisme" à l'égard des Etats-Unis comme l'affirmait alors le lieutenant B. M. Harrington dépêché sur place. Emporté par son élan, ce dernier expliqua que “les forces américaines étaient très heureuses d'accueillir des Japonais en son sein, même si [votre] pays est en guerre contre les Etats-Unis. Le fait que [vous] jeunes Japonais soyez volontaires pour combattre votre pays [le Japon] devrait prouver à tous qu'il existe quelques Japonais qui sont de bons Américains". Le camp de Minidoka, c’est celui dans lequel Keiko, l’héroïne du roman de Jamie Ford, va passer une grande partie de la...