Pour ce qui est de la musique, n’avez-vous pas pensé à devenir professionnel à ce moment-là ? U. N. : Il y avait un groupe à mon université, les Street Sliders. Il suffisait de les voir jouer une fois pour avoir l'impression qu’ils allaient percer dans le monde de la musique. Mais une fois encore, j’avais l’impression que comparé à eux je ne valais pas grand chose. Finalement, malgré vos doutes, vous avez fini par devenir dessinateur. Votre approche de la création de mangas a-t-elle évolué après être passé professionnel ? U. N. : Pas du tout. J'ai continué à faire les choses comme avant, et les premiers éditeurs qui ont travaillé avec moi ont confirmé ce que j’avais toujours pensé de moi, à savoir que j’étais un artiste mineur, un amateur. Vous savez, j'ai toujours pensé que mes mangas n’étaient pas le genre d’histoires que vous trouvez normalement dans les hebdomadaires. Je suppose que c’était normal, compte tenu de mes sources d’inspiration. Quand j’avais environ huit ans, par exemple, j’adorais les films français comme Le Salaire de la peur ou Le Trou. En d'autres termes, pas le genre de contenu qu’un enfant japonais aime...