Pour la plupart de nos contemporains, le nom de Hokusai est associé à l’estampe de La grande vague de Kanagawa (Kanagawa oki nami ura), ou encore Au mont Fuji sous l’orage (Sanka haku u), deux estampes de la série des Trente-six vues du mont Fuji (Fugaku sanjû rokkei). Mais l’œuvre de ce talentueux artiste aux multiples talents ne se résume pas à ces deux estampes. Hokusai est né en 1760 dans la famille Kawamura, non loin de la rue qui porte aujourd’hui son nom (autrefois elle s’appelait Honjo warigesui), quartier où il a vécu presque toute sa vie malgré ses nombreux déménagements. Comme cela se faisait souvent dans les familles, il a été adopté par son oncle Nakajima Ise, miroitier officiel au service du gouvernement. Si l’on connaît peu de chose de la première partie de son existence, les préfaces ou postfaces qu’il a rédigées pour des manuels de peintures nous permettent d’en savoir un peu plus sur l’homme et le grand artiste qu’il fut. Cultivé, désireux de connaître toujours de nouvelles techniques en peinture, cet homme excentrique n’a jamais cessé de dessiner et a affiné son style au fil des ans. Il aurait commencé sa carrière professionnelle en 1778, sous le nom de Shunrô, en entrant parmi les peintres de l’école de Katsukawa où il est resté pendant une quinzaine d’années. Il a créé des portraits de beautés féminines et s’est exercé à de nombreux formats. Il a ensuite quitté cette école en 1795 et pris le nom de Sôri, se concentrant sur la réalisation de surimono, ces luxueuses estampes, souvent...