Film méconnu du cinéaste, Une Femme dans la tourmente est une de ses plus belles réalisations. A découvrir absolument. Quand il entame le tournage d’Une Femme dans la tourmente (Midareru), Naruse Mikio est presque à la fin de sa longue carrière entamée trente-quatre ans plus tôt, en 1930. On dit alors que le cinéaste est sur le déclin. Pourtant, il va livrer l’un de ses plus beaux films porté par la merveilleuse Takamine Hideko avec qui il a commencé à travailler, en 1941, avec Hideko, receveuse d’autobus (Hideko no shashô-san). Ce que révèle ce long-métrage, c’est non seulement la parfaite maîtrise du cinéaste qui en est à son 86e film, mais surtout sa capacité à construire une histoire qui prend le spectateur de la première à la toute dernière minute. D’autant qu’il témoigne encore dans cette œuvre de son attachement à rapporter la vie des gens simples, mais qui connaissent eux aussi des drames liés à des facteurs extérieurs sur lesquels ils n’ont en définitive aucune emprise. Le côté sombre et tragique qui caractérise une partie de la filmographie de Naruse se retrouve donc dans Une Femme dans la tourmente. Qui ne le serait pas d’ailleurs à sa place. Reiko (Takamine Hideko) vit à Shimizu, petite ville de province, où elle s’occupe de l’épicerie de sa belle-famille depuis la mort de son mari, tué au front à la fin de la guerre. Elle doit faire face à la concurrence d’un supermarché qui s'y est implanté. Le cinéaste insiste ...