Voisine d’Ishinomaki, le petit port de pêche s’est bâti une solide réputation auprès des amateurs de poisson.
Onagawa est une petite cité portuaire située à l’est d’Ishinomaki. Avec ces quelque 6 000 habitants, elle est connue comme étant l’un des principaux centres de pêche du balaou du Pacifique (sanma en japonais), un poisson automnal particulièrement apprécié par les Japonais. Grâce à l’activité florissante de l’élevage de saumons argentés, d’ascidies (hoya) et de coquilles Saint-Jacques, elle bénéficie d’un regain d’énergie. Le séisme de 2011 a dévasté la partie centrale de la ville et les villages de pêcheurs alentours, mais au cours des dix dernières années, elle s’est lancée sur le chemin de la reprise sans jamais y tourner le dos.
L’un des symboles de cette dynamique est la rue commerçante qui se trouve devant la gare. Elle a été aménagée sur le thème d’une “ville-parc avec vue sur la mer” (voir Zoom Japon n° 58, mars 2016). La rue principale qui mène du terminus des trains en provenance de Sendai jusqu’au port de pêche est pavée de briques. On y trouve des magasins du quotidien comme un marchand de fruits, des cafés et même un salon de coiffure, mais aussi des restaurants où l’on peut goûter le meilleur de ce que nous offre la mer. En plus de servir à l’amélioration de la vie quotidienne des habitants, de nombreuses personnes l’apprécient parce qu’elle incarne le point de rencontre entre la mer, la nourriture et le tourisme.
La plupart de ceux qui viennent visiter les lieux sont à la recherche du kaisen-don, un bol de riz recouvert de fruits de mer et/ou de poisson. Beaucoup de ceux qui sont devenus des visiteurs réguliers le disent : “c’est un plat délicieux et frais qu’il est difficile de trouver même dans un restaurant haut de gamme”. L’un des établissements qui en propose dans son menu s’appelle l’Osakana ichiba Okasei. Son plat phare, l’Onagawa-don (1 500 yens / 12 €), est composé de poissons blancs tels que la daurade et le barbue, de thon, de crevettes, de mekabu (partie la plus réputée de l’algue wakame) et d’ikura (œufs de saumon) qui recouvrent le bol de riz blanc. Lorsque vous en prenez une bouchée, le mélange de texture croquante et gourmande cède rapidement sa place à la saveur et la douceur qui se répandent sur votre langue. “Après le séisme, de nombreuses personnes sont venues à Onagawa pour participer à des projets de reconstruction ou pour relancer le tourisme, mais il n’y avait pas d’endroit où manger. A cette époque, Okaesei n’était encore qu’une entreprise spécialisée dans la vente en gros. C’est alors que nous avons commencé à proposer des kaisen-don pour satisfaire nos clients qui venaient ici”, confie Kondô Hidenobu, en charge de la promotion du restaurant.
Un autre bol de riz populaire est le maguro-don à base de thon (à partir de 900 yens / 7 €) du Maguro-ya Myôjinmaru, un restaurant géré par une entreprise de pêche. Cet établissement est la branche de vente directe de Suzuko Fishery, une société spécialisée dans la pêche au thon à la palangre en haute mer. Fier d’une saveur unique, il affirme proposer le “meilleur bol de riz au thon du monde” et “nourrir les habitants avec un thon délicieux”. La popularité du restaurant est telle que de nombreuses personnes viennent y faire la queue pendant leurs jours de repos. A Onagawa, vous pourrez déguster des thons du monde entier, notamment du thon rouge du Sud de l’océan Indien, du thon obèse ou patudo du Pacifique Est et du germon ou thon blanc de l’océan Indien.
Dix ans se sont écoulés depuis les dégâts sans précédent causés par le tsunami, mais la petite cité portuaire d’Onagawa poursuit toujours ses efforts pour se relever. En janvier, a été inaugurée une place face à la mer entre le quartier commerçant devant la gare et le port de pêche. On y trouve notamment un skatepark. Ce qui fait probablement le charme actuel de la ville qui a tant souffert du tremblement de terre, c’est à la fois sa générosité et ce désir de divertir que tout le monde apprécie qu’il soit résident, touriste, âgé ou jeune.
Akiyama Yûhiro