Après s’être principalement intéressé aux films de l’âge d’or du cinéma japonais, c’est-à-dire celui des années 1950, on découvre petit à petit des chefs-d’œuvre plus anciens réalisés par Ozu ou encore Kurosawa dont plusieurs moins connus sortiront cet automne. Mizoguchi Kenji n’échappe pas à cette règle et on ne peut que se féliciter de l’initiative de Carlotta qui propose Contes des chrysanthèmes tardifs (Zangiku monogatari) réalisés en 1939. A cette époque, le cinéaste venait de tourner Roei no uta (Le chant de la caserne), un film de commande exaltant le patriotisme dans un pays en guerre depuis huit ans. Aussi voulait-il réaliser une œuvre plus personnelle. Il y parvint et en fut très satisfait. “Je pense que j’ai pu tourner ce film à ma guise”, dira-t-il par la suite. Ce drame psychologique sur la vie d’un acteur de kabuki inspiré par le grand Onoe Kikunosuke est l’occasion pour le cinéaste de prouver une nouvelle fois son talent de conteur subtil grâce à une mise en scène très fluide adaptée au monde du théâtre qu’il saisit parfaitement. Un film qui se déguste comme un bon vin.
En salles le 9 septembre.