Le romancier japonais pourrait bien être le lauréat de cette prestigieuse récompense. Il est le favori des bookmakers anglais.
Est-ce que l’année 2013 sera la bonne pour Murakami Haruki ? Depuis près d’une décennie, l’auteur de 1Q84 et Kafka sur le rivage figure parmi les grands favoris du prix Nobel de littérature. A quelques jours de l’attribution de cette récompense, les rumeurs vont bon train et du côté des bookmakers britanniques prêts à parier sur tout, la cote du romancier japonais est au plus haut. Selon le site de paris en ligne Ladbrokes, Murakami Haruki est à 3 contre 1 largement devant l’Américaine Carol Joyce Oates à 6 contre 1. Une pôle position qu’il occupe également sur Unibet. Sur le site de ce dernier, on souligne qu’en 2012 les parieurs avaient aussi placé le Japonais parmi leurs favoris avec le Chinois Mo Yan qui avait finalement été distingué par l’Académie suédoise. Qu’en sera-t-il cette année ? Difficile de répondre tant les membres de cette institution sont capables de réserver des surprises. Toujours est-il que la présence répétée de Murakami sur la liste des écrivains nobélisables laisse croire qu’il finira par l’obtenir tant son aura littéraire est grande aujourd’hui à travers le monde. Le 16 mai dernier, les responsables de l’Académie suédoise ont indiqué qu’ils avaient établi la liste des cinq finalistes sans pour autant donner d’indications sur l’idendité des heureux élus. Depuis cette date, les membres du jury étudient les œuvres de ces écrivains pour mieux les apprécier et faire leur choix définitif. Si un auteur, comme c’est probablement le cas de Murakami, a déjà été pressenti, les académiciens peuvent s’intéresser à ses nouvelles parutions. En avril, l’auteur d’Underground a publié un nouveau roman intitulé Shikisai o Motanai Tazaki Tsukuru to, Kare no Junrei no Toshi [Le sans couleur Tazaki et ses années de pèlerinage] dont le nombre d’exemplaires vendus a déjà largement dépassé le million. Il devrait paraître en France à la rentrée 2014 toujours chez Belfond. Mais s’il obtient le prix Nobel, il est possible que l’éditeur accélère la traduction pour profiter de l’effet Nobel sur les ventes. Il est évidemment encore trop tôt pour affirmer que celui qui se considère comme “une espèce en voie de disparition” sera distingué par l’Académie suédoise. S’il l’obtient, ce sera bien sûr une belle occasion d’entendre s’exprimer un homme qui préfère rester dans l’ombre pour composer ses romans. “Pour créer quelque chose, les romanciers ou les musiciens ont besoin de descendre l’escalier et de trouver un passage menant au deuxième sous-sol”, expliquait-il, en mai dernier, lors d’une conférence à l’université de Kyôto. Celui qui compare l’âme humaine à un bâtiment aura sans doute beaucoup à dire sur son travail d’écrivain quand on lui remettra le prix Nobel. En 2011, il avait déclaré à Barcelone : “Je suis ravi de pouvoir partager avec vous une même histoire. Rêver est le travail des écrivains. Mais partager nos rêves est encore plus important pour nous. On ne peut pas être écrivain sans ce sens du partage.” Réponse entre le 7 et le 14 octobre.
Gabriel Bernard