Parlez-moi un peu plus de votre rapport avec Tezuka Osamu. Quelle a été sa plus grande influence sur votre façon de faire du manga ? U. N. : Tout d'abord, Tezuka ne s’est jamais limité à un genre. Il a exploré tout le spectre du manga, passant de la science-fiction au sport, de la comédie et aux histoires d'amour. Plus important encore, ses histoires sont multidimensionnelles. Elles ne se limitent jamais à la comédie ou au drame. Au lieu de cela, Tezuka reliait de manière transparente différents types d'humeurs et différents thèmes ensemble. En conséquence, ses mangas multicouches ont une texture très complexe. Comme dans Chijô saidai no robotto, ses récits ne sont jamais noir ou blanc. Même ses méchants ne sont jamais complètement mauvais. Je suppose que c’est sa plus grande influence sur mon travail. Comme Tezuka, vous touchez à tout. Comment choisissez-vous vos histoires ? Comment naissent-elles dans votre tête ? U. N. : C'est une question difficile... Je ne m’assois jamais à mon bureau en me disant “allez, commençons un nouveau manga”. Je dirais que mes histoires sont le fruit d’une lente accumulation de beaucoup de choses – surtout de petits détails – que je vois ou que je ressens dans ma vie quotidienne. Je peux les oublier, puis ils surgissent soudainement dans ma tête et attirent mon attention. En général, si je m'assois et décide consciemment de travailler sur une nouvelle histoire, je me retrouve souvent avec rien. Qu’en est-il de la saga 20th Century / 21st Century Boys ? C'est une histoire très longue avec de nombreuses surprises, des flashbacks et de nombreuses références à un certain nombre de mangas et d'animes des années 1960 et 1970, ainsi qu’à la musique rock. Aviez-vous eu dès le départ une idée générale du genre d'histoire que vous vouliez raconter ? U. N. : Comme la plupart des mangas au Japon, celui-ci était à l’origine destiné à être publié sous forme de série dans un hebdomadaire. De par sa nature même,...