Cette différence provient non seulement de la région, mais aussi de la place dans la hiérarchie que chaque famille avait traditionnellement et de la profession exercée, témoigne Matsumoto Sakafumi, qui prépare un livre sur les différentes variétés d’Ozôni. Les sujets de la cour impériale et les samouraïs, selon les grades, préparaient leur Ozôni avec les ingrédients offerts par leur maître, ou imitaient les habitudes de chaque cour, ce qui déterminait le contenu du plat. Si manger l’Osechi donne aux Japonais la sensation de participer à une tradition japonaise nationale, l’Ozôni procure un sentiment d’appartenance à une identité régionale. Toutefois, et même si ces images demeurent toujours, la réalité de l’Osechi a beaucoup changé. Si, selon plusieurs études, 70 à 80 % des Japonais déclarent encore manger l’Osechi au Nouvel An (et les deux tiers d’entre eux préparant une partie des plats eux-mêmes), il est également vrai que beaucoup de jeunes ne trouvent pas d’intérêt à manger ces plats traditionnels qui ne correspondent plus tout à fait à leur goût, et qui nécessitent un temps de préparation important. Selon M. Shirai, responsable des achats des Osechi dans les grands magasins Isetan-Mitsukoshi, le prix des Osechi que les clients commandent au préalable varie entre 100 euros et 3 000...