A la tête de Yûbari depuis 2011, Suzuki Naomichi se bat pour que sa ville trouve de nouvelles couleurs. Qu’est-ce que cela vous fait d’être devenu, du fait de votre fonction, le symbole d’un Japon et d’une ville qui se refuse de mourir. Suzuki Naomichi : En 2020 auront lieu les Jeux olympiques de Tôkyô, et cinq ans plus tard, en 2025, la population de la capitale va commencer à baisser. Nous sommes un pays développé où la population diminue et la part des personnes âgées augmente. L’argent se fait rare et notre dette est abyssale. Yûbari est particulièrement affectée par cette situation. C’est la ville qui a enregistré la plus forte dépopulation du pays. En une cinquantaine d’années, le nombre d’habitants est passé d’environ 120 000 à 8 000 personnes. Les jeunes ont quitté la ville. L’exploitation minière rendue impossible, la ville s'est retrouvée en défaut de paiement. Le Japon est un pays développé avec des problèmes importants qui apparaissent avant qu’ils ne se présentent ailleurs. En ce sens, Yûbari en est le meilleur exemple. Le sujet avait été évoqué lors du Forum économique mondial de Davos en 2013. A l'époque, j’avais été nommé Young Global Leader, et je me disais oui, c’est vrai, Yûbari a ses problèmes, mais si elle arrive à les surpasser, cela pourra constituer un modèle pour le Japon, mais aussi pour d’autres pays développés, qui rencontreront forcément les mêmes problèmes à un moment donné. C’est le but que je me suis fixé. Sur votre...